lundi 18 novembre 2013

Moins de Ketchup dans le pâté chinois : Les Ontariens en crise..

               Jeudi dernier, soit le 15 novembre, la communauté de Leamington, en Ontario, est consternée : l’usine de Ketchup Heinz, établie depuis 1909, fermera ses portes, mettant à pied près de 800 travailleurs à temps plein et 200 autres travailleurs saisonniers.   

 

 

                Après plus d’un siècle d’activité dans les prairies canadiennes, la chaîne multinationale Heinz annonce qu’elle supprimera son usine de Leamington, soit la deuxième plus importante au monde, en 2014. Pour des raisons de restructuration des activités économiques  et une évaluation intensive de ses actifs, la compagnie affirme qu’il s’agit d’une décision sécuritaire pour l’entreprise. Entre-temps, on apprend que la compagnie a été achetée, plus tôt cette année, par le géant Warren Buffet, dont le secteur d’activité est situé principalement aux États-Unis.
                Afin de générer de plus grands profits et de viser une plus grande efficacité, la société Heinz consolidera ses activités de production en Amérique du Nord. De surcroit, il n’y a pas seulement l’usine canadienne qui fermera ses portes, mais aussi les installations de Florence, en Caroline du Sud, ainsi que celles de Pocatello, en Idaho. Les deux ensembles, se sont plus de 1000 emplois qui seront éliminés. Par ces grandes mesures d’économie, Heinz dit vouloir éliminer les capacités excédentaires et devenir plus compétitifs dans un environnement difficile.  
                Pour annoncer la mauvaise nouvelle aux employés, Heinz a déversé la sauce sur la compagnie McDonald. Il faut savoir qu’en octobre dernier, McDonald n’a pas renouvelé le contrat avec la compagnie de Ketchup, ce qui a provoqué un choc pour la production chez Heinz. Mais le géant américain ne reste pas sans contrat. Bien que McDonald leur générait un chiffre d’affaire immense, la compagnie Heinz est dorénavant affiliée à la chaîne de restauration rapide Burger King, pour la somme de 28 milliards de dollars…
 

Qu’en est-t-il de nos voisins canadiens ?

Il n’y a pas que les secteurs de l’économie et de l’emploi qui seront touchés par la fermeture de l’usine, puisque des répercussions négatives se feront sentir sur le secteur de l’agriculture dans la région. Les agriculteurs se disent inquiets de l’avenir, puisque Heinz engageait près de 40 fournisseurs de tomates pour veiller à la production continue de Ketchup.  Ken Hamm, un producteur de la région, croit qu’il devra diversifier ses cultures pour devoir subvenir à ses besoins. Éventuellement, il pense faire pousser du soja, du maïs ou du blé, mais élargir ses récoltes demande du temps et de l’argent.       
                «Ces changements vont me coûter cher, parce que je vais devoir acheter de nouveaux équipements.» explique le producteur.
Il s’agit d’un cas parmi plusieurs, mais le problème est bel et bien présent. La fermeture de l’usine provoquera beaucoup de problèmes puisque Leamington est reconnue comme étant la « capitale canadienne de la tomate » avec ses 4 km2 de culture en serre de tomates.
Je vous entends dire : « Mais pourquoi ne font-ils pas de grèves, de boycotts ou d’autres moyens de pressions pour faire reculer la compagnie ? » C’est ce qu’ils ont fait! Bien que les employés ne puissent empêcher la fermeture de l’usine, dans les heures qui ont suivies l’annonce de leur mise-à-pied, deux pages Facebook ont été créées appelant les consommateurs à négliger les produits Heinz. Il faut savoir, dans cette optique, que la compagnie est reconnue surtout pour son Ketchup, mais elle produit aussi des condiments, des aliments pour bébé et des sauces pour pâtes.
 De toute manière, à l’épicerie, Heinz vend ses produits deux fois plus cher que la marque maison…

                                                                                                                Valérie Leroux

 

 

Sources :


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