Jeudi dernier, soit le 15 novembre, la communauté de Leamington, en Ontario, est consternée : l’usine de Ketchup Heinz, établie depuis 1909, fermera ses portes, mettant à pied près de 800 travailleurs à temps plein et 200 autres travailleurs saisonniers.
Après
plus d’un siècle d’activité dans les prairies canadiennes, la chaîne
multinationale Heinz annonce qu’elle supprimera son usine de Leamington, soit
la deuxième plus importante au monde, en 2014. Pour des raisons de
restructuration des activités économiques
et une évaluation intensive de ses actifs, la compagnie affirme qu’il s’agit
d’une décision sécuritaire pour l’entreprise. Entre-temps, on apprend que la
compagnie a été achetée, plus tôt cette année, par le géant Warren Buffet, dont
le secteur d’activité est situé principalement aux États-Unis.
Afin
de générer de plus grands profits et de viser une plus grande efficacité, la
société Heinz consolidera ses activités de production en Amérique du Nord. De
surcroit, il n’y a pas seulement l’usine canadienne qui fermera ses portes,
mais aussi les installations de Florence, en Caroline du Sud, ainsi que celles
de Pocatello, en Idaho. Les deux ensembles, se sont plus de 1000 emplois qui
seront éliminés. Par ces grandes mesures d’économie, Heinz dit vouloir éliminer
les capacités excédentaires et devenir plus compétitifs dans un environnement
difficile.
Pour
annoncer la mauvaise nouvelle aux employés, Heinz a déversé la sauce sur la
compagnie McDonald. Il faut savoir qu’en octobre dernier, McDonald n’a pas
renouvelé le contrat avec la compagnie de Ketchup, ce qui a provoqué un choc pour
la production chez Heinz. Mais le géant américain ne reste pas sans contrat.
Bien que McDonald leur générait un chiffre d’affaire immense, la compagnie
Heinz est dorénavant affiliée à la chaîne de restauration rapide Burger King,
pour la somme de 28 milliards de dollars…
Qu’en est-t-il de nos voisins
canadiens ?
Il n’y a pas que les secteurs de l’économie
et de l’emploi qui seront touchés par la fermeture de l’usine, puisque des
répercussions négatives se feront sentir sur le secteur de l’agriculture dans
la région. Les agriculteurs se disent inquiets de l’avenir, puisque Heinz
engageait près de 40 fournisseurs de tomates pour veiller à la production
continue de Ketchup. Ken Hamm, un
producteur de la région, croit qu’il devra diversifier ses cultures pour devoir
subvenir à ses besoins. Éventuellement, il pense faire pousser du soja, du maïs
ou du blé, mais élargir ses récoltes demande du temps et de l’argent.
«Ces changements vont me coûter cher, parce que je vais devoir acheter de nouveaux équipements.» explique le producteur.
«Ces changements vont me coûter cher, parce que je vais devoir acheter de nouveaux équipements.» explique le producteur.
Il s’agit d’un cas parmi plusieurs,
mais le problème est bel et bien présent. La fermeture de l’usine provoquera
beaucoup de problèmes puisque Leamington est reconnue comme étant la « capitale
canadienne de la tomate » avec ses 4 km2 de culture en serre de tomates.
Je vous entends dire :
« Mais pourquoi ne font-ils pas de grèves, de boycotts ou d’autres moyens de
pressions pour faire reculer la compagnie ? » C’est ce qu’ils ont fait! Bien
que les employés ne puissent empêcher la fermeture de l’usine, dans les heures
qui ont suivies l’annonce de leur mise-à-pied, deux pages Facebook ont été
créées appelant les consommateurs à négliger les produits Heinz. Il faut
savoir, dans cette optique, que la compagnie est reconnue surtout pour son
Ketchup, mais elle produit aussi des condiments, des aliments pour bébé et des
sauces pour pâtes.
De toute manière, à l’épicerie, Heinz vend ses produits deux
fois plus cher que la marque maison…
Valérie
Leroux
Sources :
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