Cet article publié sur Le Devoir présente un nouveau
développement au niveau du conflit salarial qui prend place chez Postes Canada.
Au centre du conflit se situe l'équité salariale. Or, les facteurs dans les
lieux suburbains et ruraux sont en majorité des femmes, alors qu'en ville, il
s'agit surtout d'hommes. Selon le syndicat de Postes Canada, soit la STTP-FTQ,
affirme avoir noté une différence de 30% dans la rémunération entre les différents
milieux.
Un comité a reçu mandat d'investiguer la situation
de l'équité salariale et détient 18 mois pour conclure sur la chose. De plus,
le mandat au complet de Postes Canada est en investigation. Entre temps, les
négociations ont eu lieu et malgré des menaces de lockout et de grève, le gouvernement
Trudeau a refusé d'intervenir et de forcer l'adoption d'une loi spéciale, sous
le prétexte d'éviter que le conflit s'enflamme plus, préférant plutôt laisser
les différents parties trouver une solution commune.
Pendant cette période et en raison de
l'incertitude générale à propos du future de Postes Canada a poussé beaucoup de
commerces et organismes à adopter des solutions en cas de conflit et cette
possibilité de conflit éventuelle a aussi fait perdre 100 millions de dollars à
Postes Canada au dernier trimestre.
Une entente de principe avait été élaborée en
août 2016, à travers ces négociations. Les partis en question ont approuvé et adopté
cette entente de principe, malgré un appui plutôt faible, soit de 63% pour les
facteurs urbains et de 55% pour les facteurs ruraux. Or, le résultat final est
le suivant: une augmentation de 2,5% sur deux ans des salaires chez les
facteurs de milieu urbain, puis, de 3% pour les facteurs ruraux et suburbains.
Au final, l'augmentation semblerait plutôt
minime et, certains pourront dire, inutile. Mathématiquement parlant, 0,5% de
différence ne rapproche pas vers l'équité salariale et n'aide pas à réduire de
façon majoritaire le 30% de différence entre les deux milieux et donc,
d'arriver à égalité des salaires entres les hommes et femmes travaillant chez
Postes Canada. Or, on pourrait donc reprendre la critique que fait Marie-Josée
Dupuis dans sa publication « Le Renouveau Syndical? » en 2005 ; Selon
elle, le syndicalisme devrait se réinventer et « aller au-delà des "bread
and butter issues" ». Il faudrait donc que les syndicats impliquent le
public général, d'élargir leur population de syndiqués et puis d'oser
s'attaquer à des problèmes plus larges et ainsi, amener des changements sociaux
qui vont régler les problèmes réels, plutôt que, par exemple, de s'en tenir à
des augmentations de quelques petits pourcentages.
La différence salariale vient du fait que les
facteurs urbains sont payés à l'heure, alors que les facteurs ruraux sont payés
« sur un modèle de rémunération basé sur les activités », rapporte une
porte-parole de Postes Canada dans un article de La Presse. Donc, dans les milieux
ruraux, les employés de Postes Canada auraient un travail atypique, donc un
travail temporaire, qu'il soit à temps partiel ou plein, qui peut être de durée
limitée et basé sur un contrat. Selon le sociologue Yanick Noiseux, une
définition plus claire de travail atypique serait la suivante: « le
travail à temps partiel, le travail temporaire, le travail autonome, le cumul
d’emploi », soit le travail communément
appelé « travail invisible ». Le travail atypique est répandu dans le secteur
public et est caractérisé par une sous-rémunération. Or, le rôle de l'état-régulateur,
donc du gouvernement libéral de Trudeau, est ici un rôle passif, car il laisse
place aux négociations, plutôt que de s'y impliquer.
Alexander Tanasie
Université de Montréal - SOL2015
Automne 2016
Automne 2016
Article:
LÉVESQUE, Lia. Postes Canada: l’entente de principe approuvée avec un faible appui, La Presse canadienne, Sur Le Devoir, 5 décembre 2016. Lien web: http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/486381/l-entente-de-principe-chez-postes-canada-finalement-approuvee
(Page web accédée le 8 Décembre 2016)
Autres Sources:
1)
MARQUIS, Mélanie. Postes Canada: l'équité salariale n'est pas
négociable, dit la ministre, La Presse Canadienne, Ottawa, 26 août 2016. Lien web: http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201608/26/01-5014309-postes-canada-lequite-salariale-nest-pas-negociable-dit-la-ministre.php
(Page web accédée le 8 Décembre 2016)
2)
NOISEUX, YANICK. Sociologie du Travail, Notes de Cours, SOL2015, Université de Montréal,
Automne 2016.
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