Épanouissement
professionnel, développement des capacités, horaires aménagées, aujourd’hui
nous parlerons du bonheur au travail. Publié le 27 octobre 2017 sur la version
numérique de Radio-Canada, l’article de la journaliste Janic Tremblay nous
permet de découvrir trois entreprises scandinaves qui semblent naturellement se
démener pour rendre leurs employés heureux.
Nous
rencontrons premièrement l’employé Thommy Ottinger, père de deux enfants, qui
travaille pour l’entreprise Brath 6 heures par jour, soit un total de 30 heures
par semaine, tout en étant payé comme s’il travaillait 40heures par semaine
(l’article ne mentionne pas son salaire). Avec une heure gagnée le matin et le
soir, il peut profiter davantage de ses enfants, garder son esprit plus reposé
et être plus performant. En effet, s’il faut diminuer les pauses pendants ces 6
heures quotidiennes, M. Ottinger sent une nette amélioration de son rythme et
style de vie. Les entreprises participantes au projet pilote suédois de la
journée de 6 heures ont également constaté que les employés prenaient moins
d’arrêt maladie et étaient plus performants au travail. Malheureusement, ce
projet a été arrêté pour manque de fonds lié à la nécessité de devoir embaucher
plus de personne : « couvrir tous les quarts de travail coûte trop
cher ».
L’article
nous amène découvrir les locaux de Moneybanker au Danemark où la loi de Jante
semble dominer les principes du vivre ensemble, que la journaliste résume
ainsi : « Tu ne dois pas croire que tu es quelqu’un de
spécial ». Au sein de l’entreprise, ce code trouve tout son sens à travers
l’absence de tenue obligatoire (ou suggérée) ou dans la gestion de ses horaires
de travail (« du moment qu’il consacre en moyenne 7,5heures par jour à ses
tâches »), parce que le patron comprend que les employés ont aussi des
contraintes personnelles. Dans la salle de repos se trouvent même une table de
billard et un baby-foot. Les moments entre les employés sont ainsi valorisés,
même envers les patrons à travers le tutoiement qui permet de considérer son
patron comme un collègue « que l’on peut même contredire ».
Enfin,
la troisième entreprise qui nous est présentée rapidement, met également en
avant le cadre général de l’entreprise, axé sur les couleurs pastels des locaux
lumineux. La majorité des bureaux peuvent être surélevés pour pouvoir
travailler debout - « pace que c’est meilleur pour la santé » - et
des repas matin-midi-goûter sont offerts aux employés moyennant une
contribution symbolique. La sphère privée est également mise au-devant de la
scène, particulièrement au profit de la patronne de l’entreprise qui a cherché
activement à faciliter l’intégration d’une nouvelle employée en aidant
notamment son conjoint à trouver du travail.
Il faut
l’avouer, cet article donne clairement envie de travailler pour une de ces
entreprises (ou tout simplement dans les pays scandinaves). Le bonheur au
travail se traduit ici à travers plusieurs points relatifs au quotidien de
l’exercice de l’activité professionnelle : la journée de 6 heures,
l’aménagement de ses horaires, l’absence d’uniforme, une hiérarchie peu
prononcée, un aménagement des locaux (salle de repos) et des outils de travail
(bureaux), ainsi qu’une revalorisation de la sphère privée dans la pratique de
l’emploi (à travers des discours d’entreprise principalement). De beaux projets
qui se confrontent selon nous à un questionnement majeur.
En
considérant premièrement que le bonheur au travail ne serait qu’issu d’un
quotidien–et non d’une remise en question plus générale de la sphère
professionnelle- nous devons avouer avoir des difficultés à penser
l’universalité de cette forme de « bonheur ». Si l’article valorise
une certaine philosophie d’entreprise que nous approuvons, nous nous devons de
remarquer que la taille des entreprises n’est pas mentionnée -bien qu’elles paraissent
être de taille moyenne-, et que les profils des employés rencontrés semblent
aussi similaires –femmes et hommes blancs.
Ainsi, sans se questionner sur certaines professions qui nécessitent
aujourd’hui des horaires atypiques, une mobilité quotidienne etc., il semble
quand même que ce type d’organisation du travail ne peut être adapté
–rapidement et sans trop d’efforts- qu’à un certain type de professions,
d’entreprises, et d’employés, soulevant ainsi la question des inégalités des professions
et des secteurs d’activités.
Lien
vers l’article : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1063582/bonheur-travail-recettes-scandinaves-suede-danemark-entreprises-employes
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