lundi 20 novembre 2017

Les français et les préjugés sur les pauvres : une sacrée joke


Cet article tiré du media d’information français LCI nous propose le compte rendu d’une vaste étude illustrant les nombreuses idées reçues au sein de la population par rapport à la précarité. Ces idées étant plus fausses que vraies selon les résultats de l’enquête effectuer par le Secours catholique, une organisation à but non lucratif ayant pour objectif de promouvoir une plus grande justice sociale dans la société en se penchant sur les problèmes de pauvreté et d’exclusion affectant les gens et en étant attentif aux plus démunis. En se basant sur les données statistiques fournis par leurs études (un sondage effectuer par l’institut Viavoice Paris et un questionnaire à choix multiple destiné aux passant de trente villes française), le Secours catholique a pu tirer huit préjugés concernant la perception de la précarité dans l’esprit des français. Cependant seulement cinq seront expliquer à travers l’article
Premièrement, l’une des principales idées véhiculées est le fait que les gens pensent que les pauvres sont majoritairement des assistes sociaux ou des fraudeurs, ce qui est réellement outrageux. En effet, une personne sur cinq pense que le niveau des aides sociales est trop élevé en France et une sur deux estimes que pour lutter contre la pauvreté, il faut tout d’abord lutter contre la fraude fiscale, selon le sondage réalisé par l’institut Viavoice. C’est un manque d’information flagrant que de penser cela compte tenu du fait que les personnes ciblées par ces préjugés ont un niveau de vie moyen de 148 euros par mois, selon Bernard Thibaud de LCI, et en ce qui concerne la fraude, il a été estimé que 5.3 milliards d’euros ne sont pas versées chaque année aux bénéficiaires du RSA (Revenu de Solidarité Active) alors que parallèlement, la fraude au RSA s’élevait à environ 170 millions d’euros en 2012 selon l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore). Ce constat démontre que les pauvres ne sont pas à l’origine de la pauvreté du système, mais que l’inverse peut s’appliquer.
Deuxièmement, la pensée générale du « si tu veux, tu peux » dans le cadre du travail. Effectivement, plus de la moitié des français (54%) pense que si une personne cherche du travail, elle finira par en trouver, et que les pauvres sont pauvres par paresse. Cependant, les gens n’ont pas conscience des transformations qu’a connu le marché du travail ces 10 dernières années, avec la banalisation du travail précaire (CDD et temps partiel) et la création de plus d’emplois de cadres qui a par la même occasion causée la destruction d’un million de postes d’ouvriers ou d’employés. Malheureusement il y a seulement 200 à 300.000 emplois non pourvus, ce qui démontre le fait qu’il y ait plus de demande que d’offre sur le marché du travail français. De plus, même un bon niveau d’étude ne suffit plus pour avoir un emploi répondant aux qualifications de l’individu de non jours.
Troisièmement, quatre personnes sur dix pensent que les étrangers profitent du système social français, ce qui est totalement faux selon les données recueillis par l’association. Le niveau de revenu mensuel médian des ménages étrangers, qui s’élèvent à 139 euros, est bien plus faible que celui des ménages français, qui lui s’élèvent à 930 euros. Les raisons de cet écart se trouvent tout d’abord dans le fait que les étrangers n’ont pas un accès complet aux prestations sociales parce qu’ils n’ont pas de statut légal. Et également dans le fait que seulement 57% des ménages étrangers potentiellement couvert en bénéficient réellement. Ceci est due au fait que, même s’ils ont les droits légaux requis, les procédures, par leur complexité et lourdeur, ne permettent pas aux étrangers de pouvoir réellement bénéficier de ces allocations.
Quatrièmement, les français pensent que les pauvres font des enfants dans le seul but de percevoir des allocations, ce qui est également faux. Réellement, il faut savoir que ces aides ne représentent pas le cout nécessaire à la prise en charge mensuel d’un enfant, mais de plus, la part des ménages rencontrés par l’association est en baisse, ce qui traduit une certaine tendance : les ménages ayant des enfants ne perçoivent pas nécessairement ces allocations car ils peuvent s’en passer. De plus, le niveau de vie du ménage s’améliore selon le nombre d’enfants. En effet en 2016, les couples avec trois enfants (ou plus) ont un niveau de vie moyen annuel inférieur de 911 euros à celui des couples sans enfant. Les ménages français seront donc plus enclins à faire moins d’enfants.
Finalement le dernier préjugé que nous allons présenter est l’idée que le chômage soit la cause principale de la pauvreté. Plus de la moitié des français pensent que c’est le cas (56%). Nous ne pouvons pas exclure le fait que le chômage soir une cause importante de pauvreté en France car le taux de chômage parmi les personnes rencontrées au Secours Catholique est très élevé (65% en 2008 contre 68 % en 2016). Cependant ce n’est pas la plus importante car de nombreux autres facteurs entrent en jeux. En effet, deux tiers des personnes rencontrées dans le cadre de l’enquête ne sont pas au chômage car certaines sont sans emploi ou ne peuvent être au chômage (cas des itinérants, des inaptes, ceux qui n’ont pas de droit au travail), et d’autres ont un emploi précaire qui ne leur permet pas de bien vivre.

Pour finir, nous pouvons affirmer que ces idées véhiculées proviennent pour la plupart d’un mécontentement généralisé de la société vis-à-vis de la condition du marché du travail français qui est, pour la plupart, responsable de cette recrudescence de la pauvreté dans la société. On comprend assez bien pourquoi cet article fut intitulé « Non, les pauvres ne font pas des enfants pour les allocs'... un rapport du Secours Catholique dézingue les préjugés » dans la mesure où il dénonce les prénotions qu’ont la majeure partie de la société, et je ne parle pas uniquement des français, mais de l’occident en générale. Dans une société constamment tiraillée par les revendications, les protestations, et les débats touchant les mœurs des gens et menaçant de faire basculer l’équilibre de la structure sociale établie durant le dernier siècle, il ne faut surtout pas que les gens oublient qu’ils ont avant tout un devoir, envers la société mais aussi envers eux même, de ne pas se laisser emporter par la vague d’ignorance qui se déverse sur le monde d’aujourd’hui. 

Cheick Ahmed Magassa
SOL2015

v  GUIEN, Thomas. « Non, les pauvres ne font pas des enfants pour les allocs'... un rapport du Secours Catholique dézingue les préjugés » https://www.lci.fr/societe/assistanat-fraude-le-rapport-du-secours-catholique-qui-les-prejuges-2069755.html 


Aucun commentaire:

Publier un commentaire