mardi 28 octobre 2014

UN SYNDICALISME QUI DÉRANGE TOUJOURS.


 http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/2014/10/14/002-pompiers-montreal-ronal-marin-vandalisme.shtml
et
 http://koaci.com/cameroun-exclusion-etudiants-leaders-syndicaux-luniversite-yaounde1-95263.html

Bien que les syndicats font partie du paysage socio économique depuis plusieurs années, ces derniers ont toujours du mal à se faire accepter par une certaine classe dirigeante. A croire que l’action collection vue sous l’angle syndicale inquiète vraiment les autorités politiques aussi bien dans les pays du Nord que dans les pays du Sud.

Opposés au projet de loi sur la reforme des retraites, les pompiers de Montréal ont vu leur leader syndical, monsieur Ronald Martin président de l’association des pompiers, suspendu pour six mois sans solde, pour des débordements commis lors des manifestations contre la dite réforme. Le directeur du Service des Incendies de Montréal(SIM) François Massé avec cette suspension entend faire régner le respect de la personne contre l’intimidation exercée par les pompiers. Il prône également  “la tolérance zéro” vis à vis de la partie syndicale. A voir cette acharnement, contre les leaders syndicaux tout laisse penser que les politiques aimeraient passer en force et qu’ils se passeraient bien des multiples tractations avec les différentes associations de défense des travailleurs.

D'un point de vue historique rien de vraiment choquant dans cette opposition pouvoir politique-syndicats. Car c’est ce qui fondent même l’action syndicale d’un coté les autorités politiques qui cherchent à empêcher l’essor des syndicats très souvent  par des lois et règlements. Mais ce qui pourrait interpeller dans la démarches des autorités politiques c’est l’application des sanctions disproportionnées à l’endroit des manifestants. Car lorsque la ville de Montréal décide de congédier ses pompiers manifestants cette décision fait penser aux pratiques d’un autre siècle mais surtout aux pratiques des républiques bananiers.

Dans la même logique on pourrait évoquer le sort de deux étudiants leaders syndicaux de l université de Yaoundé 1, la plus grande université du Cameroun,  arrêtés puis libérés quelques jours plutard. Tout laisse penser à une intimidation des autorités politiques ayant pour but d’envoyer un message assez clair à toute la communauté estudiantine camerounaise, à savoir aucun débordement ne sera toléré ou alors toute velléité de grève sera réprimandée de façon exemplaire. Car il faut signaler que l’un des étudiants soupçonné de préparer une grève a été condamné à payer une amende de 50000fcfa ce qui représente environ trois fois le salaire minimum camerounais.

Dans le contexte africain les revendications des travailleurs ou des étudiants bénéficiant d’ un minimum d’encadrement sont d’autant plus redoutés par les politiques. Car ces manifestations sont très souvent l’étincelle qui pourrait provoquer un embrasement généralisé du pays. Raison pour laquelle ces  manifestations sont durement sanctionnées.

En somme si dans les pays du Sud les syndicats sont bien présents  depuis quelques années, il faut toutefois être lucide sur leur rôle réel dans la société, car dans ces pays les syndicats restent très souvent des coquilles vides, déjà parce que culturellement la lutte syndicale n’est pas ancrée dans les mœurs des travailleurs. Dans ces pays où la corruption est encore bien
présente les syndicats ne saurait échapper à cette gangrène et enfin lorsqu'une organisation syndicale parvient à émerger malgré les multiples obstacles les politiques n’hésitent pas a utiliser la répression policière pour les faire taire.

Par ailleurs, dans les pays du Nord la répression contre les syndicats reste exceptionnelle mais dans ces pays le “combat” des politiques contre les organisations syndicales est beaucoup plus subtil car il se déroule au sein des institutions étatiques à coup de réglementations et de lois mettant à mal la bonne marche des organisations syndicales. Dans cette logique on pense à la future législation canadienne concernant la publication des comptes des organisations syndicales.

Donc deux régions différentes mais la même logique des autorités politiques face aux organisations syndicales, à savoir réduire au maximum l’impact des syndicats dans la gestion des affaires de la cité.   

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