lundi 6 octobre 2014

D'où vient la création?

En lisant l'article paru dans le site web des affaires.com (http://www.lesaffaires.com/bourse/nouvelles-economiques/etats-unis-les-creations-d-emplois-dans-le-prive-accelerent-en-septembre/572533) , on arrive à  quelques points d'observation. Bien sûr, liés aux quelques enjeux de la sociologie du travail. On commença  par le nombre d'emplois crées dans le mois de septembre aux États-Unis.  En premier lieu, il faut ne pas se fier à un nombre assez grand, 213 000, mais loin d'être convaincant. L'article mentionne que la majorité de ces emplois sont crées dans le secteur des services ce qui fait résonance avec le matériel du cours. Cela suggère l'existence d'un modèle de centrifugation du marché du travail américain tel que stipulé par Atkinson. L'article mentionne qu'il y a eu une création d'emplois atypiques et peu spécialisés dans le second groupe périphérique dont la plupart des tâches liées à ces emplois sont subalternes. En même temps, cette main d'œuvre n'est pas chère et facilement remplaçable par rapport à celle du cœur où on trouvera les cadres dont la main d'œuvre est chère et qualifiée. La manière de gérer la main d'œuvre permet d'observer les changements du marché où la plupart de nouvelles jobs se trouvent dans la périphérie selon une logique de déplacement qui cherche à réduire le nombre d'emplois dans le noyau.
 
De même, il faut se demander quelle est la composition du groupe de la périphérie en ce qui concerne la classe sociale. Puisque la plupart de ces emplois sont des Mc Jobs crées dans le secteur privé, il y a une tendance à trouver dans ce groupe des personnes qui travaillent et reçoivent de l'aide sociale aussi appelés The Working Poor. Elles n'arrivent pas à joindre les deux bouts avec ses salaires et doivent demander au gouvernement de l'aide. Cela montre comment les statuts sont fragmentés tout en respectant la logique du marché néolibérale. Il n'y a pas de sécurité du travail puisque les opportunités de mobilité et d'avancement sont nulles. Même pour la reproduction des habiletés où les opportunités de capacitation n'existent plus et celles données par des employeurs sont minimales. La sécurité des revenus est aussi fragile lorsqu'il y a un système d'un salaire minimum bas qui perpétue le cycle de pauvreté. La représentation collective n'existe non plus dans ce secteur donc la capacité de mobilisation est réduite et la main d'œuvre stérilisée. La plupart de ces personnes manquent du support familial de même que des avantages offertes par l'État. Donc ils manquent de droits basiques de citoyenneté lequel pourrait améliorer leur relation avec le marché. En d'autres mots, si on se trouve au cœur, on peut encore avancer, si on se trouve dans la périphérie, on peut rétrocéder.
 
En outre, il faut regarder avec précaution les chiffres données par le gouvernement. S'il est certain que le taux de chômage était 6,1 % en septembre, on n'est pas sûr quels secteurs de la population ont été surévalués.  Est-ce que la plupart de ceux et celles qui travaillent ont un statut de travail à temps plein ou à temps partiel? Cela pourrait donner une idée plus claire en ce qui concerne la qualité de ces jobs. Est-ce que les données ont tenu compte de ceux et celles qui sont chômeurs permanentes et ne cherchent plus d'emploi? Pour la plupart, non, lequel suggère un taux plus haut à celui stipulé par le Labor Bureau of Statistics. Le gouvernement américain, en vue des prochaines élections, semble être plus intéressé en stressant une création d'emplois douteuse par égard au développement social et culturel. Si un bas taux de chômage est bon, un bas salaire minimum ne l'est pas. Lorsqu'on regarde les salaires minimums dans les pays scandinaves, on peut évidencer le traitement que la société reçoit du gouvernement. Le haut salaire minimum statutaire de pays comme la Suède et la Finlande démontre jusqu'à quel point les disparités existent entre l'Amérique du Nord et le modèle social-démocrate. Est-ce qu'on doit importer ce modèle-là, sans le connaître à fond, pour améliorer la qualité de vie des nord-américain-e-s? Dans ce moment, on ne peut pas se pencher sur cette question sans oublier que les conditions de vie et la démographie nous indiquent que les trajectoires des deux régions sont différentes. Cela veut dire qu'il n'y a pas de question en ce qui concerne la gouvernance de la population. Une chose est sûre, The Working Poor est arrivé-e pour y rester.
 
Sources
 
La Presse. 2014.  « États-Unis: les créations d'emplois dans le privé accélèrent en septembre » . La Presse. En ligne. Octobre. http://www.lesaffaires.com/bourse/nouvelles-economiques/etats-unis-les-creations-d-emplois-dans-le-prive-accelerent-en-septembre/572533
 
 
 
 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire