Le
mouvement syndical s'est historiquement inscrit dans un phénomène
plus large de baisse des inégalités. Alors que le niveau des
inégalités ne cesse de croître, retrouvant certains écarts de
richesse oubliés depuis le début de la Grande Guerre 14-18, le
discours anti-syndical en Amérique du Nord se fait virulent, au
point de mettre en péril certaines mobilisations qui ne reçoivent
plus le soutien de la sacro-sainte «opinion publique».
Pourtant,
et c'est l'objet du travail de l'IRIS sur son blogue du Journal de
Montréal, le lien entre la redistribution des richesses dans une
société et l'essor du syndicalisme se vérifie sur le long terme.
«Qu’est-ce
qu’un tour d’horizon de la situation prévalant dans les pays
développés nous apprend à ce sujet? Quelque chose de bien simple
en fait : plus le taux de syndicalisation est fort dans un pays,
plus ce pays risque de connaître une meilleure distribution des
revenus. »
Malheureusement, ce
lien de causalité mis de l'avant par le rapport de l'OIT, se vérifie
de la pire façon aux États-Unis. L'article insiste sur la baisse
dramatique du taux de syndicalisation dans ce pays, le comparant avec
l'explosion des inégalités et particulièrement la place prise par
le 1% de la population la plus fortunée.
Si la présence
syndicale ne constitue pas l'unique facteur explicatif, son absence
laisse le champ libre aux détenteurs du capital pour s'accaparer une
part très substantielle de la richesse produite par la
croissance économique. Dans le monde de croissance faible (1%-1,5%)
qui semble se dessiner devant nous, et auquel les travaux de Thomas
Picketty veulent nous préparer, la taille du gâteau que devrons se
partager les travailleurs et travailleuses ne sera pas aussi facile à
partager que durant les Trente Glorieuses. Dans ce contexte
l'importance des syndicats se doit donc d'être valoriser.
Nicolas Bourgois
Sources :
Je remercie Nicolas d'avoir mis en lumière, par son titre . Ce que j'apprécie de l'article, c'est l'aspect positif du syndicalisme. Je dois avouer que c'est rare que nous avons cette image. Une question se pose: si le taux de syndicalisation est en baisse, est-ce trop de demander quels sont les intérêts personnels et professionnels lorsqu'on travail quotidiennement ?
RépondreEffacerBravo Nicolas