vendredi 17 octobre 2014

La part du syndicalisme dans la réduction des inégalités

Le mouvement syndical s'est historiquement inscrit dans un phénomène plus large de baisse des inégalités. Alors que le niveau des inégalités ne cesse de croître, retrouvant certains écarts de richesse oubliés depuis le début de la Grande Guerre 14-18, le discours anti-syndical en Amérique du Nord se fait virulent, au point de mettre en péril certaines mobilisations qui ne reçoivent plus le soutien de la sacro-sainte «opinion publique».

Pourtant, et c'est l'objet du travail de l'IRIS sur son blogue du Journal de Montréal, le lien entre la redistribution des richesses dans une société et l'essor du syndicalisme se vérifie sur le long terme. «Qu’est-ce qu’un tour d’horizon de la situation prévalant dans les pays développés nous apprend à ce sujet? Quelque chose de bien simple en fait : plus le taux de syndicalisation est fort dans un pays, plus ce pays risque de connaître une meilleure distribution des revenus. »

Malheureusement, ce lien de causalité mis de l'avant par le rapport de l'OIT, se vérifie de la pire façon aux États-Unis. L'article insiste sur la baisse dramatique du taux de syndicalisation dans ce pays, le comparant avec l'explosion des inégalités et particulièrement la place prise par le 1% de la population la plus fortunée.

Si la présence syndicale ne constitue pas l'unique facteur explicatif, son absence laisse le champ libre aux détenteurs du capital pour s'accaparer une part très substantielle de la richesse produite par  la croissance économique. Dans le monde de croissance faible (1%-1,5%) qui semble se dessiner devant nous, et auquel les travaux de Thomas Picketty veulent nous préparer, la taille du gâteau que devrons se partager les travailleurs et travailleuses ne sera pas aussi facile à partager que durant les Trente Glorieuses. Dans ce contexte l'importance des syndicats se doit donc d'être valoriser.

Nicolas Bourgois

Sources :


Le Capital au xxie siècle, collection « Les Livres du nouveau monde », Le Seuil, 2013

1 commentaire:

  1. Je remercie Nicolas d'avoir mis en lumière, par son titre . Ce que j'apprécie de l'article, c'est l'aspect positif du syndicalisme. Je dois avouer que c'est rare que nous avons cette image. Une question se pose: si le taux de syndicalisation est en baisse, est-ce trop de demander quels sont les intérêts personnels et professionnels lorsqu'on travail quotidiennement ?

    Bravo Nicolas

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