mercredi 8 octobre 2014

Un 7 Octobre assez confidentiel

Un 7 Octobre assez confidentiel


La journée mondiale pour le travail décent, initiée en 2008 par le mouvement syndical, cette journée du 7
octobre est une occasion pour les syndicats à travers le monde, de réitérer leur attachement à l’idée selon
laquelle l’homme devrait être au centre de la réflexion sur le travail. Et l’aboutissement de cette réflexion
serait l’accès à un travail décent pour tous. Par travail décent, on entend un travail avec un salaire qui
permettrait aux travailleurs et à leurs familles de vivre à l’abri du besoin, d’avoir une protection sociale et un
accès à la représentativité syndicale.


“Par les temps qui courent, on ne peut pas dire que nos dirigeants soient très au fait de ce qu'est le travail
décent avec les réformes idéologiques qu'ils tentent d'imposer” ces mots prononcés par Louise Charbot,
présidente de la CSQ ( Centrale des Syndicats du Québec) le 7 octobre 2014 à l’occasion de la célébration
de la journée mondiale pour le travail décent nous interpellent. Ces mots viennent nous rappeler que la
question de la décence au travail, problématique très souvent associée aux pays du Sud se pose
également aux acteurs économiques des pays développés, certes en des termes différents car, selon qu’on
soit à Montréal ou à Phnom Penh la décence du travail ne se conçoit pas de la même manière.
Malgré le mal que se donne la CSI ( Confédération syndicale internationale), on constate que cette journée
est très peu suivie surtout dans les pays du Sud. Cette journée a été marqué au Québec par la mobilisation
de la CSN (Confédération des Syndicats Nationaux) pour dénoncer la situation des travailleurs du secteur
agricole, mais aussi par les prises de position de la présidente du CSQ, contre la politique de réformes des
gouvernements Québec et du Canada, qu’elle juge antisociale et ayant pour but d’encourager la précarité
dans le monde du travail. En France cette journée a été marquée par l’hommage rendu par FO ( Force
ouvrière ) à son ancien secrétaire général Andre Bergeron.


La faible mobilisation de cette journée ne serait­elle pas due au fait que la notion de travail décent revêt une
signification différente selon la partie du monde dans laquelle on se trouve par ailleurs, les attentes des
travailleurs seraient­elles les mêmes à travers le monde ? En septembre 2014 pendant que les
organisations syndicales québécoise à travers des manifestations dénonçaient la reforme des régimes de
retraite de certaines professions, le syndicats des ouvriers de la mine d'or d'Akjoujt au nord de la
Mauritanie appelaient à cesser le travail pour réclamer de "meilleures conditions de vie et de travail", le
même mois les travailleurs de la municipalité de Bissau en Guinée Bissau décrétaient une grève de trois
pour réclamer le paiement des arriérés de salaires de trois mois. On constate donc que dans le Sud les
travailleurs sont confrontés à la gestion de l’immédiat, et dans ce contexte parler de décence au travail sous
le prisme de la protection sociale, ou encore de l’accès à la représentativité syndicale ce serait prendre le
risque de leur tenir un discours inaudible.



Ce déficit de mobilisation constaté le 7 octobre devrait nous amener à nous interroger sur le véritable rôle
des syndicats et sur le rôle qu’ils sont amenés à jouer afin de développer une réelle culture de l’action
collective auprès des travailleurs.

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