Le progrès
des techniques est sans nul doute un puissant moteur de changement social, qui
depuis les dernières années, pousse les individus dans de nouveaux besoins. Toujours
plus communiqué, toujours plus d’efficacité. Ces nouveaux besoins se traduisent
en changement des habitudes de consommations, dans ce qui nous intéresse ici, le
marché des téléphones.
La compétition y est féroce, particulièrement entre les principaux géants de l’industrie : Apple, Samsung et BlackBerry. Et c’est justement la lente agonie de ce dernier que j’aimerais souligner cette semaine.
En 2009,
RIM (Research in Motion, aujourd’hui BlackBerry) possédait 51% du marché des téléphones
portable, principalement chez les gens d’affaires auprès de qui la compagnie
avait la réputation d’être la plus fiable et sécuritaire. D’ailleurs, la version
personnalité du BlackBerry pour le président Barrak Obama aura surement aidé à bâtir
cette réputation. La dégringolade commença en 2011 lorsque l’entreprise
licencia 2000 employés, puis en 2012 elle remercia 5000 employés pour terminer
la semaine dernière en renvoyant quelque 4500 employés, cette fois-ci issus de
son quartier général à Waterloo. Depuis son sommet, la compagnie est passée de
20 000 à 7500 employés. La situation s’explique par la forte compétition et
principalement la montée graduelle de ses principaux concurrents Apple et
Samsung dans le marché international.
Le marché
des téléphones subissant une forte concurrence, BlackBerry s’est graduellement érodé de sa périphérie
vers son cœur, pour en arriver tout dernièrement à la possibilité de vendre ses
actifs à Fairfax Financial Holding qui détient déjà 10% des actions de l’entreprise.
Dans le
dernier quart, BlackBerry annonce un bilan négatif de 1 milliard et son action
s’évalue aujourd’hui autour de 9$. Le rachat de l’entreprise s’estime à 4.7
milliards, Fairfax espère avoir l’appui financier de banque pour le rachat de l’entreprise
qu’il espère sauver de la faillite.
Il est
intéressant d’analyser comment une grande entreprise avec une forte empreinte
sur le marché international peut, au fil des avancés techniques et de la concurrence,
dégringoler au rang de «has been». La fluidité des marchés rend le contexte
encore plus imprévisible pour les travailleurs, même pour les plus proches du cœur.
D’un autre
côté, la pression actionnariale aura poussé les restructurations et les nombreux
licenciements qui au final n’ont pas sauvé l’entreprise, mais au moins auront
fait dégringoler sa valeur en bourse pour un éventuel rachat.
Durand, Jean-Pierre. 2004. «Fragmentation des marchés du travail et mobilisation des salariés»
Ali Romdhani
25 sept 2013
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