«Dixmilliards de dollars ? Quinze milliards ? La future introduction en Bourse de
Twitter affole les compteurs sur la valorisation du réseau social, mais laisse
en suspens les questions sur son modèle commercial et sa rentabilité.»
La première
phrase de l’article «10 ou 15 milliards, combien vaut Twitter?» parue dans le
Devoir le 14 septembre résume bien l’étendue de la complexité de la situation.
Combien vaut une entreprise qui a collecté 245 millions en 2012 et qui prévoit en faire le double l’an prochain? C’est une question qu’un bon nombre de financiers se pose, et pour les journalistes, il s’agit de savoir si l’opération sera un flop comme celle de Facebook il n’y a pas si longtemps.
Combien vaut une entreprise qui a collecté 245 millions en 2012 et qui prévoit en faire le double l’an prochain? C’est une question qu’un bon nombre de financiers se pose, et pour les journalistes, il s’agit de savoir si l’opération sera un flop comme celle de Facebook il n’y a pas si longtemps.
En fait, il
me semble que la véritable question derrière cette manœuvre financière est
pourquoi, plutôt que combien. En tant qu’amateur de la finance, c’est une
question qui me semble pertinente, car de mon échelle de grandeur, je ne perçois
pas l’utilité de partager 245 millions de bénéfices avec des actionnaires.
On pourrait
supposer qu’une intégration d’une entreprise comme Twitter à la bourse la
rendra plus «performante» ou plus «compétitive» dans un contexte où le Web est
une matière première lucrative, mais aussi très volatile. La participation d’actionnaires
aux prises de décisions et l’impératif d’un rendement à court terme accentuerait
la pression sur les employés ainsi que l’adoption de règles de management plus strictes.
Il y a aussi intérêt pour ses principaux partenaires publicitaires de rendre l’entreprise
conforme (uniforme) aux modalités du marché afin de rendre la rendre plus
«homogène» avec les autres entreprises, soumises aux mêmes règles du «jeu».
D’un autre
angle, on peut se demander qui sont les réels travailleurs de Twitter? Ceux qui
alimentent le «feed» ? Ou simplement ceux qui maintiennent les serveurs en état
ou qui configurent l’interface? Il est possible de constater que comme sur la
plupart des réseaux sociaux, ceux qui produisent le contenu sont aussi les
clients de cette même entreprise. Ainsi, Twitter a le beau jeu en offrant
uniquement une plateforme pour travailleur et consommateur de contenue, en
insérant par la bande quelques publicités bien ciblées.
Ali Romdhani
18 sept
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