vendredi 11 décembre 2015

Et après?


Voilà, ça y est : la session achève. Le cours SOL 6520 a été l'occasion pour nous de se pencher sur une pluralité d'enjeux qui touchent le travail et l'action collective. Nous nous sommes d'abord intéressés à la multiplication des formes d'emploi qui échappent à la protection sociale jusque là garantie par le contrat salarial. Nous avons pu constater comment l'État, de par ses pratiques de gouvernance néolibérale encourage la normalisation de conditions de travail précaires et peu lucratives, tout en augmentant simultanément la précarité. Nous nous sommes également penchés sur les défis que représentent ces nouvelles réalités, notamment de par l'atomisation des travailleurs et travailleuses sur le marché du travail et leur mise en concurrence pour atteindre une certaine sécurité d'emploi et avantages sociaux. L'une des pistes mises de l'avant pour faire face aux problèmes qui semblent circonscrits aux milieux de travail est précisément de reconnaître le caractère collectif du problème, en érigeant des ponts entre les différents secteurs d'emploi et avec le reste de la société civile. Plus largement, cette démarche demande à être inscrite dans le cadre des mouvances mondiales en ce qui a trait à l'intrication de l'économie de production et des politiques de migration.

De tous ces débats, nous avons conclu de la nécessité de l'inclusion d'une pluralité de voix dans le processus de mobilisation. Inclusion, mais aussi écoute : quelles sont les problématiques que vivent les femmes? Comment les personnes immigrantes perçoivent-elles la réception de leurs enjeux? Quels sont les impacts des nouvelles formes d'emploi qui brouillent les frontières entre les personnes dotées d'un pouvoir décisionnel et les exécutants ? Comment lier les impacts des réorganisations du marché du travail avec la montée des inégalités sociales? Ces questions nous ont accompagnées tout au long de la session, donnant lieu à une multitude de débats plus riches les uns que les autres.

Évidemment, nous avions toujours en toile de fond les mobilisations actuellement menées par la FAE, FIQ et Front commun. Alors que ces regroupements faisaient une campagne que nous observions d'un regard critique, nous nous demandions si un arrimage plus explicite avec les problèmes que rencontre le reste de la population aurait pu être bénéfique dans un objectif d'acquérir un certain appui du public. Une telle alliance nous semblait alors justement être porteuse d'un mouvement social plus large, un mouvement qui permettrait le renversement des politiques d'austérité qu'implante dans le secteur public et communautaire le gouvernement libéral. 

Pour le moment, les jeux ne sont pas encore faits, mais le fait que la FIQ – soulignons le pouvoir des infirmières comme réel service essentiel – envisage pouvoir conclure d'une entente d'ici Noël laisse un goût amer, alors que parallèlement le camp d'occupation de la FAÉ se fait démanteler. Dans nos discussions, nous avons critiqué le corporatisme des centrales, leur frilosité et leur incapacité à s'approprier les problèmes sociaux plus largement. Nous avons eu un peu foi envers les leaders syndicaux et leurs stratégies réformistes. Malheureusement, c'est une grande déception que nous aurons à essuyer je le crains.

L'insatisfaction gronde, rendez-vous le 17 décembre devant les locaux de la CSN pour mettre en action nos réflexions !


http://www.conseilsdegreve.org/tracts/syndicalisme-detat

1 commentaire:

  1. Et pour mettre un peu de vintage dans vos vies: https://www.youtube.com/watch?v=5iAIM02kv0g

    RépondreEffacer