Voilà, ça y est :
la session achève. Le cours SOL 6520 a été l'occasion pour nous de
se pencher sur une pluralité d'enjeux qui touchent le travail et
l'action collective. Nous nous sommes d'abord intéressés à la
multiplication des formes d'emploi qui échappent à la protection
sociale jusque là garantie par le contrat salarial. Nous avons pu
constater comment l'État, de par ses pratiques de gouvernance
néolibérale encourage la normalisation de conditions de travail
précaires et peu lucratives, tout en augmentant simultanément la
précarité. Nous nous sommes également penchés sur les défis que
représentent ces nouvelles réalités, notamment de par
l'atomisation des travailleurs et travailleuses sur le marché du
travail et leur mise en concurrence pour atteindre une certaine
sécurité d'emploi et avantages sociaux. L'une des pistes mises de
l'avant pour faire face aux problèmes qui semblent circonscrits aux
milieux de travail est précisément de reconnaître le caractère
collectif du problème, en érigeant des ponts entre les différents
secteurs d'emploi et avec le reste de la société civile. Plus
largement, cette démarche demande à être inscrite dans le cadre
des mouvances mondiales en ce qui a trait à l'intrication de
l'économie de production et des politiques de migration.
De tous ces débats,
nous avons conclu de la nécessité de l'inclusion d'une pluralité
de voix dans le processus de mobilisation. Inclusion, mais aussi
écoute : quelles sont les problématiques que vivent les
femmes? Comment les personnes immigrantes perçoivent-elles la
réception de leurs enjeux? Quels sont les impacts des nouvelles
formes d'emploi qui brouillent les frontières entre les personnes
dotées d'un pouvoir décisionnel et les exécutants ? Comment lier
les impacts des réorganisations du marché du travail avec la montée
des inégalités sociales? Ces questions nous ont accompagnées tout
au long de la session, donnant lieu à une multitude de débats plus
riches les uns que les autres.
Évidemment, nous
avions toujours en toile de fond les mobilisations actuellement
menées par la FAE, FIQ et Front commun. Alors que ces regroupements
faisaient une campagne que nous observions d'un regard critique, nous
nous demandions si un arrimage plus explicite avec les problèmes que
rencontre le reste de la population aurait pu être bénéfique dans
un objectif d'acquérir un certain appui du public. Une telle
alliance nous semblait alors justement être porteuse d'un mouvement
social plus large, un mouvement qui permettrait le renversement des
politiques d'austérité qu'implante dans le secteur public et
communautaire le gouvernement libéral.
Pour le moment, les jeux ne
sont pas encore faits, mais le fait que la FIQ – soulignons le
pouvoir des infirmières comme réel service essentiel – envisage
pouvoir conclure d'une entente d'ici Noël laisse un goût amer,
alors que parallèlement le camp d'occupation de la FAÉ se fait
démanteler. Dans nos discussions, nous avons critiqué le
corporatisme des centrales, leur frilosité et leur incapacité à
s'approprier les problèmes sociaux plus largement. Nous avons eu un
peu foi envers les leaders syndicaux et leurs stratégies
réformistes. Malheureusement, c'est une grande déception que nous
aurons à essuyer je le crains.
L'insatisfaction
gronde, rendez-vous le 17 décembre devant les locaux de la CSN pour
mettre en action nos réflexions !
http://www.conseilsdegreve.org/tracts/syndicalisme-detat
Et pour mettre un peu de vintage dans vos vies: https://www.youtube.com/watch?v=5iAIM02kv0g
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