A partir d’un communiqué de presse
présentant une conférence pour les entrepreneurs-slashers au Salon des
micro-entreprises nous avons décidé de nous intéresser à la tendance actuelle
de multiplication et diversification des activités professionnelles.
Le temps où l’on se
définissait uniquement par son activité professionnelle semble de plus en plus
révolu. Aujourd’hui c’est ce que l’on aime, nos passions que l’on porte en
avant, le travail semble bien souvent relégué à une question purement
économique. Mais il arrive également de plus en plus souvent que le choix d’une
profession se porte non plus sur notre héritage ou notre milieu
socio-économique mais sur une volonté de se trouver dans une activité, les
aspirations personnelles, quelques soit celles-ci car les options sont elles
aussi de plus en plus nombreuses.
En 2013 la population
active française était de 30 millions de travailleurs, dont 5,7 millions en
recherche d’emploi, et quasiment autant (4,5 millions) de pluri-actifs. Ces
derniers présentent des profils bien différents, ils sont étudiants avec un ou
des jobs à côté, salariés avec une volonté de se réorienter ou un cumul de
mi-temps, micro-entrepreneurs qui sont employés en attendant le lancement de
leur entreprise, ils ont de 18 à 60 ans mais tous se retrouvent dans le partage
de leur emploi du temps dans différents domaines.
D’après les témoignages il
ne leur est pas facile de jongler entre leurs différentes activités mais c’est
avant tout un choix pour 64% de ceux-ci. Un choix d’activités différentes ou
plus personnelles, un choix de gagner plus d’argent avec un petit salaire
complémentaire, un choix de refuser les contraintes d’un travail salarié
habituel, un choix d’indépendance.
D’après le Président du
Salon des micro-entreprises où s’est déroulée la conférence « 3
facteurs au moins expliquent le boom des slashers en France : le régime de
l’autoentrepreneur qui a simplifié l’exercice légal d’une activité
complémentaire ; les plate-formes de l’économie collaborative qui en étendent
l’usage et la technologie qui en facilite la pratique. De plus en plus
connectés, les actifs peuvent travailler partout, tout le temps : la frontière
entre vie pro et vie perso s’estompe, favorisant la pluri-activité ».
Bien évidemment ce choix
n’est pas unanime mais peut être facilité par le développement de la
flexibilisation du marché du travail, par le développement du travail à distance
et de l’utilisation de la technologie.
Toutefois, l’Etat essaye
également d’aider dans ce cadre, d’une part avec quelques aides pour les
micros-entrepreneurs qui notamment depuis 2015 ne sont imposables sur la
cotisation foncière des entreprises que la deuxième année où l’entreprise a
enregistré des bénéfices, ce qui leur laisse une marge de développement pour
leur activité, mais aussi avec des programmes tels que l’encadrement du travail
déclaré à domicile qui permet dans des domaines de services à la personne à des
particuliers d’employer des salariés en bénéficiant notamment d’exonérations
d’impôts. Ces emplois sont relativement peu nombreux au regard des pluri-actifs
(environ 1,6 millions de salariés), mais ils permettent une évolution des rapports
sociaux dans un cadre de travail grâce à une relation plus personnelle entre
employeur et employé, mais également de remédier dans une certaine mesure à la
discrimination à l’emploi selon le sexe et l’âge vu qu’une grande majorité des
salariés en bénéficiant sont des femmes (85% sont des femmes et la moitié a
plus de 50 ans), mais également car d’après la fédération des particuliers
employeurs de France, cela permet aux femmes mères de famille de faire garder
leurs enfants et pouvoir plus facilement reprendre le travail. De plus, grâce à
des réductions d’impôts, des exonérations de charges patronales ou le système
de chèque emploi service mis en place en 2005 les modalités et les frais dus à
ce type d’emploi sont particulièrement simplifiés tant pour les employeurs que
pour leurs salariés.
Ou d’autre part, encore
avec le statut d’auto-entrepreneur dont l’essor depuis les années 2000 ne
semble pas ralentir, mais dont la question est actuellement en débat à la suite
de la présentation Noé par le ministre de l’Economie et dont les propositions
devraient tomber d’ici quinze jours suivis par d’autres mi-janvier. A voir par
la suite si ces nouvelles mesures vont constituer une chance de succès, une
précarisation particulièrement forte de l’emploi, ou une nouvelle
transformation en profondeur du travail soutenue par une nouvelle vision de la
vie par les jeunes générations.
Bibliographie :
Actualité originale :
Salon microentreprises :
Contacts presse – Le public Système, « Slashers ou pluri-actifs… Qui sont ces
nouveaux (et futurs entrepreneurs) ? » http://www.salonmicroentreprises.com/espace-telechargements/CP_Slasheurs_15092015.pdf, publié
le 15 septembre 2015, consultée le 18 novembre 2015
Sources :
Site internet de la Fédération
des Particuliers employeurs de France http://www.fepem.fr/accueil,
consultée le 28/11/2015
HEBERT, D., « Ils ont
plusieurs métiers : slasher, mode d’emploi », L’Obs, http://tempsreel.nouvelobs.com/bien-bien/20151102.OBS8720/ils-ont-plusieurs-metiers-slasher-mode-d-emploi.html,
consultée le 6/12/2015
V., V., « L’emploi à
domicile, c’est 1,6 million de salariés », Le Parisien, http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/l-emploi-a-domicile-c-est-1-6-million-de-salaries-06-12-2015-5343313.php,
consultée le 6/12/2015
Anne Robillard
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