lundi 7 décembre 2015

Dis-moi ce que tu fais, je te dirai qui tu es

            A partir d’un communiqué de presse présentant une conférence pour les entrepreneurs-slashers au Salon des micro-entreprises nous avons décidé de nous intéresser à la tendance actuelle de multiplication et diversification des activités professionnelles.
Le temps où l’on se définissait uniquement par son activité professionnelle semble de plus en plus révolu. Aujourd’hui c’est ce que l’on aime, nos passions que l’on porte en avant, le travail semble bien souvent relégué à une question purement économique. Mais il arrive également de plus en plus souvent que le choix d’une profession se porte non plus sur notre héritage ou notre milieu socio-économique mais sur une volonté de se trouver dans une activité, les aspirations personnelles, quelques soit celles-ci car les options sont elles aussi de plus en plus nombreuses.

En 2013 la population active française était de 30 millions de travailleurs, dont 5,7 millions en recherche d’emploi, et quasiment autant (4,5 millions) de pluri-actifs. Ces derniers présentent des profils bien différents, ils sont étudiants avec un ou des jobs à côté, salariés avec une volonté de se réorienter ou un cumul de mi-temps, micro-entrepreneurs qui sont employés en attendant le lancement de leur entreprise, ils ont de 18 à 60 ans mais tous se retrouvent dans le partage de leur emploi du temps dans différents domaines.


D’après les témoignages il ne leur est pas facile de jongler entre leurs différentes activités mais c’est avant tout un choix pour 64% de ceux-ci. Un choix d’activités différentes ou plus personnelles, un choix de gagner plus d’argent avec un petit salaire complémentaire, un choix de refuser les contraintes d’un travail salarié habituel, un choix d’indépendance.
D’après le Président du Salon des micro-entreprises où s’est déroulée la conférence « 3 facteurs au moins expliquent le boom des slashers en France : le régime de l’autoentrepreneur qui a simplifié l’exercice légal d’une activité complémentaire ; les plate-formes de l’économie collaborative qui en étendent l’usage et la technologie qui en facilite la pratique. De plus en plus connectés, les actifs peuvent travailler partout, tout le temps : la frontière entre vie pro et vie perso s’estompe, favorisant la pluri-activité ».

Bien évidemment ce choix n’est pas unanime mais peut être facilité par le développement de la flexibilisation du marché du travail, par le développement du travail à distance et de l’utilisation de la technologie.

Toutefois, l’Etat essaye également d’aider dans ce cadre, d’une part avec quelques aides pour les micros-entrepreneurs qui notamment depuis 2015 ne sont imposables sur la cotisation foncière des entreprises que la deuxième année où l’entreprise a enregistré des bénéfices, ce qui leur laisse une marge de développement pour leur activité, mais aussi avec des programmes tels que l’encadrement du travail déclaré à domicile qui permet dans des domaines de services à la personne à des particuliers d’employer des salariés en bénéficiant notamment d’exonérations d’impôts. Ces emplois sont relativement peu nombreux au regard des pluri-actifs (environ 1,6 millions de salariés), mais ils permettent une évolution des rapports sociaux dans un cadre de travail grâce à une relation plus personnelle entre employeur et employé, mais également de remédier dans une certaine mesure à la discrimination à l’emploi selon le sexe et l’âge vu qu’une grande majorité des salariés en bénéficiant sont des femmes (85% sont des femmes et la moitié a plus de 50 ans), mais également car d’après la fédération des particuliers employeurs de France, cela permet aux femmes mères de famille de faire garder leurs enfants et pouvoir plus facilement reprendre le travail. De plus, grâce à des réductions d’impôts, des exonérations de charges patronales ou le système de chèque emploi service mis en place en 2005 les modalités et les frais dus à ce type d’emploi sont particulièrement simplifiés tant pour les employeurs que pour leurs salariés.

Ou d’autre part, encore avec le statut d’auto-entrepreneur dont l’essor depuis les années 2000 ne semble pas ralentir, mais dont la question est actuellement en débat à la suite de la présentation Noé par le ministre de l’Economie et dont les propositions devraient tomber d’ici quinze jours suivis par d’autres mi-janvier. A voir par la suite si ces nouvelles mesures vont constituer une chance de succès, une précarisation particulièrement forte de l’emploi, ou une nouvelle transformation en profondeur du travail soutenue par une nouvelle vision de la vie par les jeunes générations.


Bibliographie :
Actualité originale :
Salon microentreprises : Contacts presse – Le public Système, « Slashers ou pluri-actifs… Qui sont ces nouveaux (et futurs entrepreneurs) ? » http://www.salonmicroentreprises.com/espace-telechargements/CP_Slasheurs_15092015.pdf, publié le 15 septembre 2015, consultée le 18 novembre 2015

Sources :
Site internet de la Fédération des Particuliers employeurs de France http://www.fepem.fr/accueil, consultée le 28/11/2015
HEBERT, D., « Ils ont plusieurs métiers : slasher, mode d’emploi », L’Obs http://tempsreel.nouvelobs.com/bien-bien/20151102.OBS8720/ils-ont-plusieurs-metiers-slasher-mode-d-emploi.html, consultée le 6/12/2015
V., V., « L’emploi à domicile, c’est 1,6 million de salariés », Le Parisien, http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/l-emploi-a-domicile-c-est-1-6-million-de-salaries-06-12-2015-5343313.php, consultée le 6/12/2015

Anne Robillard
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