mercredi 9 décembre 2015

Au-delà de la perception inéluctable de la flexibilité

  Le terme « flexibilité » n’est pas nouveau, il est particulièrement vaste et complexe. La flexibilité du travail a été le maitre mot des dirigeants suite aux crises économiques. La flexibilité du travail a deux dimensions : la première étant la structure qui permet le contrôle de l’organisation et la seconde est la capacité de manœuvre des entreprises[1].
  Les trois structures de flexibilité du travail régissant l’organisation : la flexibilité stratégique ou les dirigeants d’entreprises essayent de s’adapter à l’environnement du marché en utilisant ses salariés, ses fournisseurs et ses sous-traitants en flexibilisant la structure. La flexibilité de l’emploi, pour les entreprises c’est le type de contrat autre que le contrat à durée indéterminé infligeant les salariés dans la précarité. Il y a également la flexibilité du temps de travail pour réguler la production comme le temps plein, le temps partiel, le chômage technique, les 2 ou 3 x 8 et les heures supplémentaires.
  La flexibilité collective de l’entreprise selon l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail en France serait la nouvelle forme de flexibilité. Ce modèle de  flexibilité regroupe tous les salariés, toutes les ressources techniques et l’organisation de l’entreprise. Ce rapport de l’ANACT est un petit peu utopiste sur la réelle répartition cependant il y aura plus d’évolutions en fédérant l’organisation qu’en essayant de la diviser.
  L’article le nouvel Economiste.fr va encore plus loin en titrant « Travail à temps partagé, la multi-flexibilité ». Le salarié travaillerai dans plusieurs entreprises pour « fluidifier le marché du travail » pouvant même aller jusqu’au remplacement du CDI ou du CDD par un contrat unique plus souple (les entreprises utilisent déjà la sous-traitance avec des entreprises satellites). Dans un premier temps, une entreprise essaye de régler un problème en interne plutôt que faire appel à une aide externe comme la sous-traitance. Ce nouveau terme de multi-flexibilité est plus un moyen pour les dirigeants d’entreprises de réduire le pouvoir du salarié et de l’utiliser comme moyen d’infiltration en modifiant la structure du contrat de travail. Dans un premier temps la multi-flexibilité  peut être bénéfique sur le court terme pour quelques employés précaires qui pourront réaliser plus d’heures de travail. En revanche sur le long terme cela est un moyen offert à l’employeur pour tendre vers des conditions de travail plus néfastes pour les salaries.
  Flexibilité rime avec insécurité de l’emploi. Il faut trouver une solution entre organisation de l’entreprise et qualité de vie. Les organisations favorisent peu le travail en équipe et la reconnaissance des employés ce qui pourrait favoriser une alliance durable des employés avec leur organisation. Certains salariés sont souvent peu ou mal intégrés à la stratégie de l’entreprise. Ils sont ainsi résignés plutôt qu’accompagné par le personnel. Les syndicats militent pour une meilleure cohésion en plaçant le salarié au cœur de l’entreprise pour une incorporation continue dans l’entreprise.

Jean-Guillaume




[1] Fléxibilité organisationnelle : complexité et profusion conceptuelles ; p21

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