dimanche 24 septembre 2017

Premier arrivé, premier servit



Lorsqu’on décide d’immigrer dans un pays, il faut s’assurer de régler tous les documents légaux, de pouvoir se trouver un endroit où loger, mais surtout, il faut être en mesure de se trouver un emploi. Dernièrement, durant le mois d’août, les médias parlaient d’une femme qui a fait une demande d’asile au Canada et qui maintenant réside au Québec, plus particulièrement, à Montréal. Cette femme, Abelthe Jean, a quitté son pays d’origine, car il devenait dangereux pour ses enfants. Elle est d’abord allée aux États-Unis, mais les démarches pour avoir ses papiers étaient beaucoup trop longues, donc elle est venue au Canada en mars. Son histoire a capté l’attention des médias, car depuis des mois elle attend son permis de travail et avec l’arrivée massive d’environ 5000 nouveaux migrants dans la province, son dossier a pris plus de temps à être traité. La priorité pour le gouvernement est de savoir si ces personnes qui sont rentrées dans le pays sont admissibles, ce qui peut prendre quatre à cinq mois, donc retarder le processus de remise de permis de travail. En d’autres mots, cette situation empêche Abelthe Jean de pouvoir commencer à travailler et donc de vivre paisiblement avec sa famille.

Madame Jean avait déjà 10 ans d’expérience dans son ancien travail, elle était gérante de magasin. Toutefois, le processus d’équivalence pour les études à l'étranger est compliqué lorsqu'ils arrivent dans leur pays d’accueil ce qui fait qu’ils doivent soit retourner aux études ou prendre un emploi qui ne demande pas beaucoup de qualification pour gagner de l’argent le plus vite possible. Dans notre cas, nous faisons face à une femme qui non seulement n’a pas assez de fond pour vivre adéquatement avec sa famille, mais qui a été coupé du système du marché du travail. Elle n’est donc pas en mesure de travailler puisque son permis de travail n’a toujours pas été envoyé et ceux depuis des mois de résidence au Canada.

Ce cas est assez troublant surtout si on se réfère au film « L’île aux fleurs » qui en résumé montre que de nos jours, dans notre société moderne, si on ne possède pas un emploi ou une source qui puisse nous fournir de l’argent, alors on se retrouve complètement en bas de la chaine sociale. Abelthe Jean n’a aucun pouvoir sur sa situation, elle s’est rendue au bureau même de Citoyenneté et Immigration Canada et ces derniers lui on dit que son dossier était en traitement, mais qu’elle n’aurait pas de réponse avant plusieurs mois. Comme nous le savons bien, nous vivons dans un système capitaliste, c’est-à-dire que pour vivre il faut travailler et sans travail, on est rien.

Tout cela me rappelle la révolution industrielle d’une certaine manière. À l’époque, les gens qui venaient des campagnes pour faire une transition vers la ville avaient beaucoup plus de chance, mais surtout de facilité à trouver un emploi. Les enfants comme les adultes avaient une panoplie de choix de travail, dans des usines et avec un salaire misérable certes, mais ils avaient tous un emploi à la fin de la journée. De nos jours, tout est réglé et organisé par le gouvernement, ce qui permet de savoir qui est légale, qui reste pendant une durée déterminée, etc. Ce genre de système prend beaucoup plus de temps puisqu’il faut regarder les dossiers de chaque personne demandant un permis. Comme Madame Abelthe Jean l’a dit dans l’article du Journal de Montréal : « J’aime ça ici, on est bien mieux accueillis qu’aux États-Unis, dit-elle. Là-bas, impossible d’avoir des papiers, vous êtes obligés de travailler illégalement. C’est pour ça que je suis partie. »[1] Son enthousiasme à venir au Canada afin de partir d’un bon pied sa nouvelle vie est maintenant arrêté par un système qui a trop de dossiers à analyser d’un seul coup. 

Une solution aurait été trouvée par l’avocat spécialisé en immigration, Stéphane Handfield. Il propose que les personnes responsables des demandes d’asile puissent avoir le pouvoir de donner aussi les permis de travail afin de faire avancer les choses plus rapidement. Selon moi, c’est un avantage autant pour les nouveaux immigrants que pour le gouvernement qui verra sa charge de travail diminuer. Madame Jean n’est certainement pas la seule personne qui vit cette situation, et je pense qu’il faut trouver une solution, car si ces gens sont venus dans notre pays, ce n’est certainement pas pour patienter après un papier qui leur permettra de travailler et à long terme, changer leur vie pour le meilleure. En ce qui concerne Abelthe Jean, il me semble que son cas devrait être réglé depuis longtemps et que malgré l’achalandage d’immigrants qui sont rentrés depuis cet été, elle était là depuis plus longtemps et mérite d’être servit le plus vite possible.





[1] PAYEN, Matthieu, « Elle attend depuis trois mois un permis de travail » dans Journal de Montréal, [http://www.journaldemontreal.com/2017/08/16/elle-attend-depuis-trois-mois-un-permis-de-travail] (consultée le 13 septembre)

Aucun commentaire:

Publier un commentaire