Le gouvernement
canadien a décidé de passer la loi C 89, qui force les travailleurs et
travailleuses de la Poste de retourner au travail. Après la menace du
gouvernement d’être prêt à utiliser tous les moyens politiques pour résoudre le conflit si les deux partis ne
trouvent pas un accord eux-mêmes, ils ont donc effectivement pris parti, celui
de l’économie et pas des travailleurs, bien sûr.
Le projet
de loi C-89, dite de ne pas respecter la loi à la grève fixé dans la Charte
canadiennes des droits et libertés selon le STTP (Syndicat des travailleurs et
travailleuses des postes)[1],
a été analysé par la Ministre de la Justice. Dans l’énonce publié à cet effet,
il est argumenté que les services postales sont importantes pour l’économie
canadienne et que les petites et les moyennes entreprises ainsi que « les
personnes qui vivent dans les communautés rurales, nordiques ou autochtones,
les personnes ayant des handicaps, les personnes âgées et les Canadiens
économiquement vulnérables[2]»
seront les plus affectées par la grève.
Premièrement,
on ignore complètement que les travailleurs et les travailleuses, eux, sont
aussi importants pour le bon fonctionnement de l’économie, on pourrait même
dire qu’ils constituent la base même de l’économie canadienne et mondiale. De
plus, vu que ce projet de loi se faisait quelques jours après les déclarations
d’Ebay sur la nécessité de mettre fin à la grève[3],
l’argument que cette décision se fait pour les petites entreprises semble
presque ironique. Troisièmement, le focus sur les «canadiens vulnérables »
montre une fois de plus que le gouvernement ne semble pas être conscient du
fait que les plus vulnérables personnes au Canada ne sont pas forcément les « canadiens »
- ou bien qu’on ne s’occupe pas trop de ceux, qui sont pas canadiens. En
général, comme présumé dans mon dernier article[4],
les politiciens utilisent l’argument qu’il faut protéger la pauvre population
du Canada qui doit souffrir parce que les travailleurs et travailleuses de la
Poste ne sont pas prêts à accepter les conditions proposés par Poste Canada.
La loi a
été passée le 26 novembre 2018 par le Sénat, et elle est entrée en vigueur le
jour d’après, mardi 27 novembre. A partir de cette journée, les personnes qui
ne respectent pas ce retour au travail imposé peuvent être amendés de 1'000$ (ou même dans certains cas de 50'000$),
il est donc compréhensible que les travailleurs et travailleuses ont arrêtées
les grèves tournantes[5].
Officiellement, la grève a donc pris fin. En réalité, d’autres acteurs
syndicales ont commencés à s’engager en faveur de ces travailleurs et
travailleuses. Des membres de CUPE Ontario (Canadian Union of Public Employees
Ontario) ont procédés à des blocages et des démonstrations à plusieurs
établissements de la poste[6],
tandis que des membres de la «Nova Scotia Federation of Labour » ont fait
la même chose à Halifax[7].
Même si le
gouvernement a donc forcé les travailleurs et travailleuses de la poste à
reprendre leur travail, avec des arguments qui peuvent sembler cynique, il
existe un mécontentement majeur avec cette législation de la part des acteurs
syndicaux. On peut donc espérer qu’au moins la discussion autour du droit à la
grève n’est pas encore terminée, même si la grève l'a été.
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