dimanche 28 septembre 2014

Arrêtez les machines

« Préserver le repos dominical permet de changer de cadence, de privilégier la vie sociale déjà dévorée par le travail »

L'article « Arrêtez les machines » paru dans Libération en octobre 2013 aborde le sujet du travail dominical. Il est important de savoir qu'un salarié ne peut travailler plus de six jours par semaine ; un jour de repos doit lui être accordé chaque semaine et, en principe, ce jour est le dimanche, c'est le repos dominical.

L'article remet en cause la généralisation du travail dominical en se demandant à quoi riment des vies cadencées par le « métro-boulot-dodo ». Alors que la durée hebdomadaire du temps du travail ne cesse de baisser depuis plusieurs décennies en France, passant de 48h en 1919 à 39h en 1982 puis à 35h en 1998, le travail s'introduit de plus en plus dans nos vies : le soir tard en rentrant du travail, le samedi soir puis le dimanche... Ce phénomène est d'autant plus accentué par les nouvelles technologies qui brouillent les frontières entre la sphère professionnelle et la sphère privée.
En effet, avec le développement des smartphones et des ordinateurs portables il devient facile de lire ses mails au petit déjeuner ou en vacances et de finir un dossier le soir par exemple. Cette tendance est plus prégnante chez les cadres même si cela se diffuse, de plus en plus, dans d'autres catégories socio-professionnelles. Plusieurs études ont été faites au prés de cadres pour savoir l'impact que ces nouvelles technologies ont sur leur vie privée. Il en résulte que plusieurs estiment, ainsi, être capables de construire leurs propres règles et revendiquent donc cette porosité des temps. Cependant, nombreux affirment aussi avoir des difficultés à concilier leurs différentes sphères de vie sans que l'une empiète sur l'autre.

Par ailleurs, selon l'INSEE, 60% des personnes interrogées se plaignent de ne pas avoir assez de temps et un tiers des individus ayant un emploi aimeraient passer moins d'heures à travailler, seul un dixième pense le contraire et il n'y a pas plus de cadres que d'ouvriers qui souhaiteraient travailler plus même pour gagner plus.
La généralisation du travail le dimanche pourrait entrainer « une société du 24h sur 24, sept jours sur sept » d’après Sophie Prunier-Poulmaire, maître de conférence en ergonomie à l'Université Paris-Ouest Nanterre La Défense. A partir de là, l'équilibre de la société peut se trouver totalement perturbé. Des questions essentielles comme la garde des enfants peuvent poser problème. Quatre femmes sur dix ayant de jeunes enfants sont déjà concernées par ces rythmes atypiques et dépendent donc de leurs familles, amis ou voisins pour garder leurs enfants.

Certains intellectuels, économistes, philosophes et sociologues réfléchissent à l'importance de préserver le dimanche de toute activité professionnelle. Selon eux, « récupérer du temps permet de dégager des ressources à investir dans des activités écologiquement restauratrices tout en offrant d'irriguer les relations humaines qui se sont asséchées durant les années du boom économique ».
Des activités dites « improductives » sont nécessaires pour préserver le lien social en prenant soin de soi et de son entourage, en prenant du temps pour discuter, ou en s'investissant dans des associations, en faisant de la politique... Juliet Schor, professeur de sociologie au collège de Boston, estime qu'il est important de ne pas généraliser le travail du dimanche car c'est « avoir le choix de se diversifier hors du marché buisness as usual ».

Je me suis donc demandée, après avoir lu cet article, si tout d'abord, la généralisation du travail dominical pouvait permettre une meilleure productivité. Si le travail du dimanche est imposé et non volontaire, est ce que les travailleurs seront tout aussi efficaces ?
D'autant plus que, la nouvelle génération de travailleurs, la génération Y ne seraient pas enclin, comme la génération précédente, à sacrifier leur vie de famille et leur vie sociale pour leur emploi. Le travail doit avant tout plaire et concilier la vie professionnelle et privée (cf l'article « Generation Y : why young job seekers want more than money » de Laurène Conte). 

Par ailleurs, une étude a été faite au prés de propriétaires de boutiques. Il en résulte que 60% d'entre eux estiment que l'ouverture du dimanche leur couterait globalement plus d'argent qu'elle ne leur en rapporterait. 

En effet, il faut prendre en compte les charges fixes, les salaires majorés ainsi que les couts de communication autour de l'ouverture... Il semblerait donc que même économiquement parlant, le travail dominical ne permettrait pas nécessairement le développement des entreprises.


TARTAS Laura. 
source : http://www.liberation.fr/economie/2013/09/30/arretez-les-machines_935935

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