Dans un article paru le 8 août dernier dans La Presse http://affaires.lapresse.ca/economie/canada/201408/08/01-4790383-vers-la-fin-des-stages-non-remuneres.php,
on annonce la possible disparition des stages non-rémunérés. C’est une pratique
commune des entreprises qui ne payent pas aux étudiant-e-s dont le stage fait
partie du curriculum. Mais, comment est-ce qu’on a arrivé à cette disposition?
D’abord, il y a plusieurs programmes qui offrent aux étudiant-e-s la
possibilité de faire un stage pendant leurs études. C’est une pratique presque
obligatoire dans domaines comme la comptabilité ou l'ingénierie.
Mais la différence reste en la gestion de ces stages. Il y a de compagnies qui
payent aux étudiant-e-s pour sa participation au stage mais il y a aussi des
entreprises qui ne payent pas.
Mais dans un sens cela démontre comment la main d’œuvre
a été précarisée. D’une part, il y un système à deux poids où le stage non-rémunéré
peut être considéré comme source de main d’œuvre bon marché. Des tâches
subalternes comme l’impression de copies, qui n’ont rien à voir avec le stage
en question, sont données aux stagiaires. Cela démontre un déséquilibre en ce
qui concerne l’influence et la gestion du stage de part des employeurs. En sachant
que les stagiaires n’ont pas de mécanismes pour se défendre, les entreprises
exercent le plus de pression possible pour prendre avantage de la situation. Le
résultat est une main d’œuvre docile et sans recours dont le travail sans paie
est le modus operandi des employeurs.
D'autre part, les employeurs ne prennent pas en
compte la situation des stagiaires. Il y a un grand nombre d'étudiant-e-s qui
doivent travailler et qui sont autonomes, c'est-à-dire qui habitent hors de la
maison. Ils doivent payer le loyer tous les mois et non seulement pendant
quelques saisons. Donc il est essentiel pour eux et elles de se trouver un
moyen fiable qui garantit un seuil de revenu acceptable pour survivre. Avec un
programme comme le stage non-rémunéré, il n’y a pas manière de joindre les deux
bouts. Sans un niveau de revenu garanti pour vivre, ces stagiaires dépendent en
grand partie des prêts et bourses.
Mais à qui appartient le droit de décider si ces stages
devraient ou non être payés, à l’employeur ou à l’État? C’est une pratique, il
faut le dire, acceptée, qui n’est pas couverte par la loi. Il n’est pas évident
la manière dans laquelle les entreprises font gestion de ces stages et une des
parties au niveau fédéral veut mettre en place un mécanisme de contrôle. C’est
un vide juridique auquel le nouveau parti démocratique (NPD) s’est penché. Le
NPD à récemment introduit un projet de loi qui vise à mettre fin à ces
pratiques. Avec un cadre de tâches plus spécifique et des mesures en place pour
éviter l’absence de rémunération, le NPD espère que les employeurs commenceront
à payer quelconque type de stage aux étudiant-e-s. Mais la réticence des
employeurs à ne pas payer suggère qu’un grand nombre d’eux quittera sa participation
du programme. Il faut remarquer que la plupart de ces entreprises sont rentables
et donner des salaires a tous les stagiaires est possible. Mais une des
questions qui reste sans répondre, c’est la suivante, est-ce que le projet du
NPD, serait-il suffisant pour améliorer ces pratiques ou simplement une solution
de fortune? Le problème ne consiste pas à donner plus d’heures de sommeil ou de
centimes aux stagiaires mais de solutions réelles où les tâches et les salaires
sont établis selon la position et le programme d’études en tenant compte de la
situation de l’étudiant-e.
Sources :
La Presse. 2014. « Vers la fin des stages non
rémunérés? » La Presse. En ligne. Août, http://affaires.lapresse.ca/economie/canada/201408/08/01-4790383-vers-la-fin-des-stages-non-remuneres.php
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