lundi 22 décembre 2014

DÉCOURAGER LE TRAVAIL AU QUÉBEC.


Un article fort intéressant traitant de l'évasion fiscale, paru dans La Presse, m'a interpellé. Semblerait-il qu'il y a de plus en plus de millionnaires au Québec, même si les données fiscales ne disent pas la même chose. En effet, on s'aperçoit qu'il y a de plus en plus de voitures de qualités sur la route et les gens possèdent beaucoup plus de biens matériels de grande valeur.  Les statistiques démontrent qu'il y a entre 9,5 et 16 milliards de revenus qui échappent au regard de l'État chaque année. L'évasion fiscale n'est plus un concept qui concerne seulement les milliardaires de ce monde. De plus en plus de travailleurs québécois, gagnant un revenu moyen, entrent dans la danse.
En ne cessant d'augmenter les impôts, le gouvernement décourage le travail au Québec et contribue à l'augmentation du travail au noir, à l'évasion fiscale. Il existe effectivement beaucoup plus de désavantages que d'avantages à déclarer 100% de nos revenus au Québec.
Théoriquement, plus une personne travaille, plus elle gagne de l'argent. Cette affirmation n'est malheureusement pas toujours vraie au Québec. En fait, les Québécois n'ont pas toujours avantage à faire du temps supplémentaire au travail puisqu'un ''gros'' revenu est beaucoup trop imposé. Ici, lorsque nous mentionnons ''gros'' revenu, nous parlons plutôt de revenu moyennement élevé, qui entre dans une barquette des revenus plus aisés. Par exemple, au niveau de l'imposition fédérale, la barquette est : Plus de 87 123 $, sans dépasser 135 054 $, la personne est imposé à 26 % sur son revenu. Au niveau du provincial: Plus de 82 190 $, sans dépasser 100 000 $, la personne est imposé à 24% sur son revenu.
Cela a également un impact sur la productivité, étant donné que des impôts très élevés risquent de faire renoncer des travailleurs à accepter un poste plus élevé, qui demande plus de travail, et dont la différence salariale est presque inexistante avec l'ancien poste, moins demandant. Cela représente une sorte de stagnation au niveau du développement professionnel. Bien évidemment, ce ralentissement professionnel n'est pas idéal, autant pour l'économie que pour le bien-être des travailleurs.
La vice-présidente de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), Martine Hébert, déplore que «vouloir taxer davantage la création de richesse, on trouve que ce n'est pas une approche qui est très entrepreneuriale. Ça décourage l'investissement, la productivité, le travail. Déjà, le Québec est assez pauvre en riches.» (Hébert, 2012, cité dans La presse)

Mais décourager le travail n'est pas la seule conséquence d'un lourd fardeau fiscal. Cela décourage également le fait d'épargner, ce qui engendre nécessairement une baisse du nombre d'investissements. De toute évidence, ce processus a un impact majeur sur l'économie. Augmenter de plus en plus les impôts pousse les travailleurs à considérer un travail à l'étranger, du moins pour ceux qui ont la possibilité de quitter le Québec. Plusieurs nouveaux diplômés décident de traverser les lignes canadiennes pour aller s'installer chez nos voisins américains, chez qui le taux d'imposition est définitivement plus faible qu'au Québec. « Les États-Unis, en plus d'avoir un taux d'imposition beaucoup plus faible que le Québec, sont une économie plus grande et moins ouverte que celle du Québec. Les travailleurs qualifiés sont mobiles d'un état à l'autre, mais ne sont pas aussi enclins à quitter le pays » explique Bernard Fortin, professeur d'économie à l'université Laval (Fortin, 2011, cité dans La Presse). En plus de perdre des professionnels qui auraient pu travailler au Québec et contribuer à la création de richesse, nous perdons également de l'argent, étant donné que les études accomplies par les Québécois ont été financées par le gouvernement du Québec, et donc les contribuables.


Il existe tout de même certains avantages à avoir un taux d'imposition très élevé comme province. Le Québec est beaucoup plus égalitaire que les États-Unis, ce qui est dû à ce fardeau fiscal élevé. Les inégalités sociales aux États-Unis causent un énorme fléau de pauvreté. Ils sont en fait le pays industrialisé où le niveau d'inégalité est le plus élevé. Les États-Unis sont aujourd'hui lourdement endettés puisqu'ils ont réduit leurs impôts et augmenté leur dépenses. Il est évident qu'après plusieurs guerres (l'une en Irak et l'autre en Afghanistan), les coffres de l'État se sont appauvris. Néanmoins, en ce qui me concerne, je crois que le taux d'imposition au Québec est beaucoup trop élevé, pour ce que le gouvernement fait de cet argent. Pensons à la piètre qualité de nos routes, l'inefficacité de notre système de santé ainsi que l'argent dépensé pour le programme d'aide social, nécessairement mal géré, étant donné qu'une grande partie des bénéficiaires ont la capacité de travailler, et donc tire avantage de ce système déficient.

Stéphanie Babin-Paré

vendredi 19 décembre 2014

Le projet de Loi Macron ou le virage libéral de la gauche française


http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20141219.AFP3777/loi-macron-joxe-denonce-une-deconstruction-du-droit-du-travail.html

http://www.marianne.net/La-loi-Macron-une-loi-pour-licencier-abusivement_a243440.html


En ce moment en France, l'actualité est marquée par les discussions autour du projet de loi pour la croissance et l'activité, baptisée "Loi Macron" du nom du ministre de l'économie dont il faut se rappeler que la nomination à ce poste avait été marquée par des polémiques à cause de son passé d'ancien banquier d'affaires.

Cette loi suscite des débats parce qu'elle à pour objectif de rénover en profondeur la législation sur le travail en France et ainsi mettre en place des conditions propices afin de libérer l'activité économique. Apparemment la gauche française au pouvoir en ce moment aurait finalement compris que la croissance économique passe par des reformes structurelles et que les mesurettes longtemps utilisées ne contribuent qu'a mettre du sparadrap sur une plaie ouverte.

Ce projet de loi s'attaque de front au très rigide droit du travail français, l'un des plus protecteurs au monde d après plusieurs spécialistes, surtout en ce qui concerne l'encadrement des licenciements. Cette loi voudrait désormais mettre en avant le critère de la qualité professionnelle jugé arbitraire par les syndicats au détriment des critères sociaux lors des négociations concernant les licenciements. Ce qui fait dire aux syndicats que les patrons pourront licencier comme bon leur semble. Ce projet évoque aussi la simplification des licenciements de deux à neuf salariés dans les entreprises de moins de cinquante salariés. Dans les grandes entreprises appartenant à un groupe international les demandes de reclassement sur des postes hors du territoire national devront maintenant être explicitement faite par le salarié, prérogative longtemps réservée à l'entreprise. Les grandes entreprises n'auront plus d'obligation et de formation des salariés en cas de licenciement.
Ce projet de loi se positionne sans ambiguïté du coté des patrons en ce qui concerne les licenciements, et ce n'est pas anodin car les patrons français sont très souvent montés au créneau pour expliquer que leurs réticences à recruter étaient justifiées par le fait qu'une fois un salarié en contrat à durée indéterminée il était très compliqué de se séparer de celui ci sans mettre à mal la stabilité de la société. On constate donc que sur la question des licenciement les patrons ont été écoutés par le ministre.

Ce projet s'inscrit dans la droite ligne de plusieurs directives européennes donc les recommandations libérales ne font plus aucun doute. Par contre ce projet provoque des réactions de contestation au sein même de la gauche qui  trouvent que ce texte n'a rien de social et plusieurs leaders de la gauche sont montés au créneau pour dénoncer ce texte.

Compte tenu de sa tournure très droitière ce projet de loi pourrait constituer le point de départ d'un renouveau de l'action syndicale, dans la mesure où ce texte a potentiellement la capacité de fédérer plusieurs énergies contre lui. Car le ministre veut s'attaquer à plusieurs bastions conservateurs de l'économie française
 à savoir l'assouplissement de la loi sur le travail le dimanche et la nuit, la reforme des professions réglementées dans le but de favoriser la concurrence, la libéralisation du transports en autocars, l’épargne salariale et l actionnariat salariat ...

Avec ce projet de loi le gouvernement Hollande affiche sa volonté de changement, "Le changement c'est maintenant" mais pas dans le sens de la majorité des français qui ont voté pour lui. Par ailleurs en annonçant des mesures aussi libérales ce gouvernement a tendance à sous-estimer la capacité de mobilisation d'une société française ayant une véritable culture révolutionnaire. Une chose est sure avec cette projet de loi, 2015 s'annonce en France comme une année pleines de rebondissements sur le terrain de l'action sociale.  

Jeux-vidéo en France : entre artisanats et industries

Avec 2,7 milliards d'euros en chiffre d'affaire en 2013 (selon le S.E.L.L), le jeu-vidéo est une industrie culturelle de poids en France (derrière le cinéma et l'édition). Malgré les subventions publiques (principalement du CNC), c'est un secteur encore fragile, où de petite et moyenne entreprise, de moins de 5 ans, doivent affronter de véritable firmes, employant des milliers de personnes à travers le globe. Voyons comment David parvient à tenir tête à Goliath.

En 1972, la compagnie ATARI sort le jeu vidéo des cercles universitaire où il circulait, et le marchandise sous la forme de la borne d'arcade, qui vient s'installer aux côtés des flippers dans les café-bar, puis sous la forme des consoles de salons. 4 ans plus tard, alors que le marché commence à saturer, la WARNER décide de racheter l'entreprise, et la société fait une poussée de croissance, devenant le premier géant du milieu. En 1979, un groupe de programmeurs, mécontant des conditions et du manque de reconnaissances, fait sécession et fonde son propre studio, tout en continuant de développer sur les mêmes machines. ATARI attaque en justice, mais perd, créant un précédent qui ouvre la voie à la concurrence sur console.

En parallèle, la micro-informatique se développe, et la programmation devient accessible aux particuliers. Des individus isolés codent alors des logiciels, dont des jeux, et vont les distribuer via les boutiques spécialisés et les petites annonces. La puissance de calcul augmente, les jeux se complexifient, des cadres normatifs apparaissent, les individus isolés se regroupent en petites entreprises, les budgets augmentent et, l'édition se professionalisant, les développeurs de jeux-vidéo perdent leurs indépendances. 

Aujourd'hui, les géants de l'édition (Ubisoft, Electronic Arts), produisent des jeux à gros budgets (plusieurs millions de dollars), employant plusieurs centaines de personnes à leurs réalisations, mais qui, face aux objectifs de ventes requis, sont poussés, par les mêmes logiques syncrétiques et marchandes que l'industrie cinématographique, à éviter les prises de risques. Incapable de s'affranchir de leurs cadres normatifs (ou genre), tous comme les blockbusters, ces productions (surnommés Triple A) lassent les connaisseurs, qui se tournent à nouveau vers les petits artisans.

Ces derniers, avec Internet, ont trouvé une nouvelle plateforme, de promotion dans un premier temps, puis de distribution. Ils s'empareront très vite des modèles de financement participatif et captent, depuis plus de cinq ans maintenant, l'attention des joueurs avec des jeux comme MineCraft ou FTL. Les ambitions moindres de ces jeux sont compensés, parfois, par des innovations ludiques ou des directions artistiques originales, et les tailles réduites des équipes de développements en font des objets plus intimistes. Devenu objet de la culture de masse, le jeu vidéo y redevient un objet de culture populaire.

Cependant, parce qu'ils nagent avec les gros poissons, ces développeurs indépendants ont souvent du mal à garder la tête hors de l'eau. Nombre d'entre eux travaillent à domicile, financent leurs créations ludiques par une activité tierces (bien souvent, en programmant des logiciels sur appel d'offre), créant sur leurs temps libres, et assument les risques d'un échec commercial. L'indépendance est alors un luxe que seuls les passionnés peuvent s'offrir. Malgré tout, la production indépendante suscite un réel engouement du public, si bien que les gros éditeurs cherchent à en imiter l'apparence, en développant des projets avec des équipes réduites.

Pour maintenir ce vivier de créateurs, le gouvernement français, par l'intermédiaire du CNC, distribue en moyenne trois millions d'euros de subventions chaque année. La commission chargée de l'attribution de ces subventions fait toutefois débats : constituée de professionnel du milieu, près d'un quart du total des aides annuelles serait attribué aux projets des jurés (http://www.gamekult.com/actu/fajv-a-qui-vont-les-aides-au-jeu-video-A128864.html). Par ailleurs, ces aides sont accessibles à l'ensemble des petites et moyennes entreprises vidéo-ludiques et, les projets sous la tutelle d'éditeurs offrant de meilleurs garantis, ne profite que peu à la scène indépendante.

L'ambigüité de l'exception culturelle française, en tant que politique, réside dans sa volonté de protéger des pans de culture des logiques du marché, et dans son incapacité à les préserver des logiques technocratiques.

Critique des essais cliniques

Nourris, logés, rémunérés et ce, pour faire avancer la science. Le discours promotionnel est rôdé, mais quelle réalité se cache derrière les études cliniques sur cobaye humain?

De l'unité 731 aux camps de concentrations, l'imaginaire des expérimentations sur sujets humains renvoie aux heures les plus sombres de notre Histoire contemporaine. Bien entendu, les pratiques actuelles, en Europe et Amérique du Nord, sont loin des atrocités de la seconde guerre mondiale, si l'on occulte, toutefois, quelques rumeurs sur la CIA. Pourtant, les activités, légales, des groupes pharmaceutiques ne sont pas aussi lisses et immaculées que les murs de leurs cliniques. 

Le principale reproche rapporté par les usagers concernent les conditions d'hébergements lors des études longues : l'obligation de manger la nourriture de l’hôpital, soigneusement dosé mais rarement bien cuisiné (file:///C:/Users/Hank/Desktop/J%E2%80%99ai%20test%C3%A9%20pour%20vous%C2%A0%20%20cobaye%20pour%20la%20science%20%28et%20l%E2%80%99argent%29%20-%20Rue89%20-%20L%27Obs.htm), l'interdiction de quitter l'établissement, le rationnement, voir la restriction complète, de la consommation de produit, tel que la cigarette, le chocolat ou le café. Bien souvent, même les visites sont réglementés, et le produit testé est souvent soumis à une clause de confidentialité. Si tous ces désagréments tiennent à la nécessité de surveiller les conditions d'expérimentation, elles donnent aux cobayes un sentiment d'emprisonnement, au quel s'ajoute les difficultés classiques de la relation entre médecins et patients.

En effet, une fois admis dans ces centres d'études, vous n'êtes plus un individu, vous êtes un corps, au service de la science. Votre identité est souvent résumé, sur une étiquette, en une contraction de votre nom et de votre prénom, ou pire, par votre numéro de dossier (http://rennes1720.fr/2012/06/14/jai-deteste-pour-vous-cobaye-de-labo-pour-200-e-658/). Le personnel encadrant l'expérience attend de vous une complète coopération, pour ne pas dire soumission, et les médecins prennent à peine le temps d'expliquer ce qu'ils vous font, ou pourquoi ils le font. Si dans l'enceinte d'un hôpital, au cours d'un internement à visé thérapeutique, ce genre de comportement peut se comprendre, le ressenti est très différent, lorsque l'on vous inocule une substance expérimentale, aux effets secondaires encore méconnus, et particulièrement lorsque les doses sont volontairement importantes, pour tester la tolérance du corps à cette substance. Les cobayes, affaiblis par les prises de sang à répétitions, abrutis par le manque d'inactivité, peuvent développer de sévères anxiétés dans ce type d'environnement et, si par malheur, le personnel médical juge que vos réactions risquent de compromettre la bonne conduite de l'expérimentation (votre stress contaminant les autres sujets, par exemple), alors, libre à eux de simplement vous exclure, avec une infime partie de la rémunération promise pour seule compensation, preuve supplémentaire de la marchandisation du corps en cours dans ces établissements.

Bien entendu, tous ces désagréments figuraient, en petites lignes, et souvent dans un jargon médical, sur le formulaire de décharge que l'on vous a fait signer, à la lumière de votre consentement éclairé. Mais peut on parler de consentement éclairé, lorsque le montant de la rémunération atteint plus de deux milles euros? Certes, la somme ne paraît pas énorme, surtout compte tenu des risques encourus pour votre santé, mais rare sont les témoignages à déclarer s'infliger pareil traitement uniquement pour les progrès de la science. Dans la plupart des cas, les cobayes ont besoin de cette argent, pour leurs loisirs, pour leurs enfants, parfois même, pour leurs loyers. Il faut être bien naïf pour croire que la raison n'est pas affectée par la précarité. Ces groupes pharmaceutiques ne s'y trompent pas : si les publicités pour les essais cliniques sont omniprésentes dans le métro Montréalais, je doute que vous en trouviez dans les pages d'un magazine de luxe.

L’affaire Sony et l’appartenance à l’entreprise

http://securityaffairs.co/wordpress/wp-content/uploads/2014/11/sony-pictures-logo.jpg

Le 24 novembre dernier, l’entreprise Sony Pictures Entertainment aurait été la cible d’une importante opération de piratage, ayant permis la fuite de centaines de documents les plus divers, notamment certains films en production ou en post-production, des discussions stratégiques, des prototypes de produits, des études de marché, etc. Ce qui fait le plus de cas ces jours-ci est notamment la présence d’un film, sensé sortir pour Noël et qui a vu sa sortie annulée par des menaces terroristes issues, selon les autorités, de sources Nord-Coréennes.

Ce n’est néanmoins pas là-dessus que nous nous pencherons principalement, mais plutôt sur d’autres éléments qui ont été piratés. En effet, la quantité d’information piratée est énorme, et rassemble notamment toutes les informations personnelles des employés comme des contractuels de l’entreprise. Ces informations portent notamment sur les numéros d’assurance sociale, les salaires, les adresses personnelles , etc. Il s’agit donc d’une atteinte énorme à l’identité de centaines d’employés. De plus, il nous semble important de souligner que même les contractuels ont été ciblés par les attaques, impliquant que n’importe qui qui a fait un contrat pour l’entreprise au cours de sa vie a vu toutes ses informations personnelles être piratées et, plus encore, être placées sur l’Internet pour pouvoir être téléchargées par n’importe qui. Cela inclut aussi plusieurs célébrités ayant travaillé pour l’entreprise, avec les conséquences possibles qu’on connaît.

Alors qu’on s’inquiète (avec raison, probablement) des conséquences de ce piratage pour l’entreprise, celles subies par ses employés semblent être passées complètement inaperçues, outre quelques articles ici et là au lendemain de l’événement. Or, il nous semble extrêmement important d’en parler puisqu’il s’agit d’une atteinte majeure à l’identité et à la sécurité de ses individus. Cela est d’autant plus vrai que, récemment, les pirates informatiques ont menacé plusieurs employés directement, leur envoyant des emails menaçant leur famille s’ils ne faisaient pas certaines actions contre l’entreprise.
Ce genre de situation nous semble rappeler, premièrement, ce que cela implique d’appartenir à une entreprise. Le mot « appartenir » est ici bien volontaire, puisqu’il s’agit réellement d’une situation de soumission à l’entreprise, qui devient dépositaire d’une multitude d’informations au sujet de ces employés. De plus, au regard de la situation, on peut voir que les employés doivent endosser, de facto¸ toutes les décisions de l’entreprise et en subir les conséquences, sans avoir rien à dire dans ce fonctionnement. Même si les employés ne cautionnent pas les pratiques de l’entreprise, ils deviennent tout de même une cible lorsque des actions sont prises contre celle-ci.

Plus encore, cela fait ressortir les impacts politiques d’un « simple » travail de bureau. Travailler pour une entreprise, c’est aussi endosser les décisions d’affaire qui, au final, ont des impacts politique. Sans le vouloir, les employés de SPE ont endossé la production de films à caractère politique (comme celui parodiant la Corée du Nord et Kim-Jong Un) et doivent vivre avec les conséquences politiques de cet acte. Dans cette optique, il nous semble pertinent de voir que le travail a toujours des implications politiques, et n’est jamais qu’un « banal travail » interchangeable.

Il nous apparaît aussi important, dans un autre ordre d’idée, de faire ressortir le fait que Sony Pictures Entertainment a commis de graves erreurs de sécurité dans la protection des données de ses employés. En effet, selon quelques articles cités plus bas, les données auraient été conservées dans un fichier excel non-protégé, et n’auraient pas reçu les protections nécessaires. Cela semble donc démontrer un grave manque de considération de l’entreprise face à ses employés, qui démontrent bien que le rapport de force entre entreprise est encore débalancé, même dans la cadre de l’emploi de contractuels particulièrement bien payés.

M.Net, précarité d’emploi et travail médiatique

http://img.src.ca/2012/12/15/635x357/121215_149vj_lasphere_denis_talbot_sn635.jpg

Nous apprenions récemment que la chaîne de télévision Musique Plus, récemment rachetée par la compagnie V média, abandonnait plusieurs de ses émissions originales, principalement des émissions quotidiennes ou hebdomadaires portant sur divers domaines de l’actualité technologique et musicale.
Si la disparition de la plupart de ces émissions est passée sans grand émoi, ce n’est pas le cas de M.Net, une émission portant sur les jeux vidéo et les nouvelles technologies animée par Denis Talbot, une tête phare de la station de télévision depuis maintenant 25 ans.

Les enjeux en termes médiatiques et culturels ont déjà été nommés de fond en comble dans plusieurs médias et sous plusieurs formes. En effet, on peut se désoler de voir disparaître les dernières émissions de contenu original à une chaîne qui a longtemps été connu pour son originalité et son audace. Néanmoins, nous nous intéresserons ici à l’angle de l’emploi, qui n’a juste qu’ici pas vraiment été traité.

En effet, il nous semble impossible de ne pas voir là l’exemple d’une énorme précarité inhérente au secteur culturel. L’animateur, Denis Talbot, après avoir travaillé pendant 25 ans à la même station (et 16 ans pour la même émission) n’a ainsi gagné aucune sécurité d’emploi au vu du temps passé à cet emploi, pouvant ainsi être congédié à deux semaines d’avis, soit selon les normes minimales d’emploi.  On retrouve la même chose pour les chroniqueurs qui font partie de l’émission, accumulant eux aussi plusieurs années d’expérience, qui, pire encore, ne se sont même pas vu remettre une lettre de renvoi en main propre, mais ont appris la nouvelle par l’intermédiaire de l’animateur vedette. Il nous semble assez particulier de voir qu’un chroniqueur ou un animateur puisse être renvoyé de cette manière, sans même avoir à fournir d’autre raison que le fait que la chaîne souhaite réorienter sa programmation.

Il nous semble d’ailleurs assez marquant de voir là un lien avec le collectif ICI Précaire, dont la situation représente en quelques sortes le contraire. En effet, alors qu’à Musique Plus il ne se retrouve aucun syndicat permettant de défendre les journalistes et les chroniques, la société d’état Radio-Canada dispose de règlements en béton empêchant la mise à pied de qui que ce soit pour quelque raison que ce soit. La trop grande rigidité du système syndical et des conventions collective a poussé la compagnie a créer des statuts subalternes, sans aucune protection sociale, que le syndicat a largement délaissé, pour se concentrer sur les employés à temps-plein.

La mise en parallèle de ces deux situations permet bien de voir premièrement que la sécurité d’emploi n’est pas inhérente à certains secteurs du marché du travail, mais est bien le produit d’une construction politique. En effet, affirmer que le secteur des médias et de la culture serait « par définition » instable et soumis à la méritocratie, par exemple, revient à naturaliser un état de fait qui est complètement construit par des rapports de forces entre employeurs et salariés. Le fait qu’un employeur puisse renvoyer son employé après 25 ans de service sans autre préavis qu’un deux semaines pour terminer la saison n’est pas une situation « normale », mais est bel et bien le résultat d’un rapport de force. La même situation, par exemple, ne serait simplement pas possible à Radio-Canada, qui œuvre pourtant dans le même secteur.

Bien entendu, il existe certains statuts à Radio-Canada qui permettent de renvoyer des travailleurs facilement, surtout lorsqu’ils sont des « correspondants », des « consultants » ou des « surnuméraires ». Néanmoins, nous souhaitons faire ressortir le caractère fondamentalement construit des relations de travail, même dans le secteur médiatique.

Il nous semble aussi pertinent de questionner les idées d’ICI Précaires, qui souhaitent mettre fin à la rigidité syndicale de leur milieu. En effet, le cas de M.Net montre bien que baser la sécurité d’emploi sur une base de méritocratie permet le renvoi facile et sans raison de travailleurs qui ne sont simplement « plus d’actualité » pour l’employeur. Cela est d’autant plus vrai dans le secteur médiatique, où les questions de vedettariat, de branding et de mode rendent particulièrement instable la sécurité d’emploi.

Source: Benoit Gagnon, "Comment j'ai appris la fin de M.Net", [En Ligne] http://branchez-vous.com/2014/12/01/comment-jai-appris-la-fin-de-m-net/

mercredi 17 décembre 2014

Syndicalisme, un repli constant des historiques



http://blogs.mediapart.fr/blog/communistes-unitaires/131214/syndicalisme-le-defi-de-lemancipation-du-travail


Les élections professionnelles de la fonction publique française ont eu lieu le 4 décembre 2014 et le constat qui se dégage est la baisse de la représentativité de deux grandes centrales syndicale à savoir la FSU ( Fédération Syndicale Unitaire) qui n est rien d autre que la deuxième organisation syndicale de la fonction publique d’État. Et la toute puissante CGT ( Confédération Générale des Travailleurs).

Ces organisations mettent cette perte de vitesse sur le compte du contexte économique et social, de la politique du gouvernement et surtout de la démobilisation des travailleurs. Mais ce que ces syndicats oublient de souligner c’est que les véritables batailles syndicales ne se mènent pas d’habitude dans un contexte socio économique fleurissant, c’est très souvent dans la difficulté que les syndicats ont su gagner du terrain. Et lorsqu’elles évoquent aussi les politiques gouvernementales elles font semblant d’ignorer que dans le contexte de crise que connaît actuellement les économies occidentales très peu de gouvernants sont dans une logique législative qui favoriserait les syndicats. Ces organisations sont tous simplement impuissantes face à la démobilisation des travailleurs dans la fonction publique française et n’ont pas su susciter l’adhésion des nouveaux profils de fonctionnaires. On pourrait faire un parallèle avec les syndicats du privé qui n’ont pas su mobiliser les travailleurs des petites et moyennes entreprises désormais majoritaire dans le monde du travail.


Cette baisse de la représentativité des grandes centrales intervient à un moment ou l’on constate un développement de plus en plus important de tissu associatif français. Les associations seraient elles désormais une alternative à la perte de vitesse des syndicats? Cette alternative est de plus en plus envisageable dans le sens où il devient impensable d’envisager un syndicalisme en marge de la société civile dans sa globalité. Le nouveau défi du syndicalisme serait de sortir des sentiers battus et de s’ouvrir un peu plus et d’essayer de développer de nouveaux modes d’action collective avec les autres composantes telles que les les partis politiques, les associations et mouvements. Tout laisse penser que les salariés sont prêts à envisager cette alternative. Mais le blocus viendrait sûrement des organisations syndicales surtout des grandes centrales, qui ont toujours fonctionné avec des codes bien à eux et contrairement à ce que l’on pourrait penser ne sont pas toujours des modèles en ce qui concerne la démocratie et encore moins de la transparence dans la gouvernance.

Désormais “le syndicalisme de papa” mobilise de moins en moins de travailleurs même dans la fonction publique qui a longtemps été un bastion des grandes centrales. On a tous simplement envie de se poser la question de savoir c’est quoi la prochaine étape dans ce repli syndical ?

mardi 16 décembre 2014

Les économies d'aujourd'hui seront la ruine de demain

En prêchant l'austérité comme panacée aux problèmes de dettes publiques, le gouvernement pourrait bien semer les germes des crises de demain.

Afin de parvenir à l'équilibre budgétaire, le président du conseil du Trésor, Martin Coiteux, a proposé un gel des salaires de la fonction publique, durant deux ans, suivi d'une augmentation de 1% pour les trois années suivantes. En tenant compte de l'inflation, ce gèle des salaires tient d'avantage d'une diminution, que l'augmentation ultérieur promise ne parviendra nullement à compenser

A cela s'ajoute une restructuration des services de santé et d'éducation, avec, entre autres, une augmentation du nombre d'heures et d'élèves par enseignant, la fin de filière spécialisée pour les élèves handicapés ou en difficultés, et une diminution conséquente des budgets alloués à l'enseignement supérieur.

Ces "économies de bouts de chandelles", pour reprendre l'expression du Député de Québec Solidaire Amir Khadir, vont contribuer à une dégradation des conditions de travail, dont la jeunesse paiera le prix, mais servent en réalités deux objectifs peu louables.

Premièrement, rappelons le, l'austérité est une politique économique dont le but principale est de stopper l'inflation, soit la diminution relative de la valeur de la monnaie par rapport à l'ensemble des biens et services consommables. L'inflation n'est pas un fléau en soit et peut même avoir quelques vertus, particulièrement dans l'incitation à l'investissement et au crédit. Si une forte inflation ne doit pas inquiéter le salariat, tant que son salaire y est indexé, elle fait, par contre, fondre les fortunes dormantes. En diminuant la masse monétaire injectée dans le circuit économique par les salaires des fonctionnaires, l’État peut espérer ralentir l'inflation. Pire, les salaires étant gelé, et non indexé, la lutte contre l'inflation devient un objectif souhaitable pour ses employés. Pour autant, cette politique ne s'attaque nullement à la cause du symptôme, soit le ralentissement de la croissance économique (et donc, de la quantité de bien et de service en circulation).

Deuxièmement, la dégradation des services publiques, financés par l'impôt, cherche avant tout à légitimer une privatisation des marchés de l'éducation et la santé, et à instaurer un système à deux vitesses, où la qualité de l'offre dépendra grandement de la capacité de paiement de la demande

Sur le long terme, cette politique ne peut que renforcer les inégalités économiques existantes, en abandonnant les élèves des milieux les moins favorisés à des enseignants peu payés et surchargés, élèves qui, une fois sur le marché de l'emploi, continueront de faire chuter le prix de la force de travail non-qualifié. Il ne s'agit pas de créer de la richesse, mais de conserver celles qui existent déjà.

En somme, cette politique est une atteinte au contrat social, et une remise en cause du rôle de l’État, comme agent de régulation et de collectivisation des risques. Si la députée Françoise David soutient que la direction choisie par le gouvernement les conduira tout droit vers une crise sociale, la confiance des dirigeants dans leurs réformes, semblent donner raison à cette phrase de Maximilien de Robespierre : "La plus grande partie de nos concitoyens est aujourd'hui réduite par l'indigence, à ce dernier degrés d'avilissement où l'Homme, uniquement préoccupé de survivre, est incapable de réfléchir aux causes de sa misère, et aux droits que la nature lui a donné."

Sans nous, ils ne sont rien.

Le nouvel esprit du capitalisme hante les modèles économiques de l'Internet : dans les sociétés en réseaux, libre à chacun de se faire entrepreneur. Gardons toutefois en tête, que l'externalisation des fonctions périphériques ne font pas de nous des indépendants, mais bien des sous-traitants.

Après avoir appris, par la télévision, à accumuler quantités d'objets, à l'utilité limitée, que rendaient désirables les images de femmes extasiées qui peuplaient nos publicités, nous réalisons, à la lumière froide d'un matin d’austérité, du besoin que nous avons d'en tirer quelques profits. Heureusement, de nombreux sites internet (Rentoid, Snapgoods, Liquid), vous propose aujourd'hui de louer, à d'autres particuliers, tous ces biens sans usages que vous possédez.

Qu'elles sont aimables toutes ces plateformes, E-bay, Airbnb, Über et cie, de nous laisser nous vendre dans leurs galeries, de nous faire produits de leurs catalogues, de nous laisser nous inscrire dans un réseau d'information, où nos qualités humaines seront objectivés, photographies à l'appuie, par les commentaires de nos clients et amis. Elles se présentent comme des services de mises en relations et appellent cela, l'économie du partage, où consommateurs, entrepreneurs et investisseurs (avec le financement participatif) peuvent se confondre, pour l'intérêt de chacun (et donc de tous?).

Il est vrai, que la dématérialisation a éliminé pas mal de frictions et, avec elles, pas mal de coûts superflus. Rien ne sert d'avoir pignon sur rue, tant que l'on a une fenêtre sur Internet. Pourtant, leurs actions ne sont pas désintéressés : ce sont des entreprises (à but lucratif). Mais nous? Que sommes nous pour eux?

Nous ne sommes pas des employés. Airbnb ne vous paie pas pour vous improviser agent touristique, c'est même le contraire, puisque le site prends une commission sur vos transactions. A la rigueur, nous pourrions être des clients, profitant de leurs visibilités. Mais force est de constater que leurs rôles s'étendent au-delà, en gérant, par exemple, la transaction. Bref, si ces sites produisent le service (promotion, mise en relation), le bien dont dérive ce service (la chambre d'amis à louer, le vélo à vendre, l'expertise à consulter) est nôtre, et sans nous, ils n'ont rien à offrir.

Pour ces compagnies de l'Internet, nous ne sommes que des sous-traitants, et ce que l'on nous présente comme une révolution, une économie du partage redéfinissant les notions de propriétés et de consommations (http://www.forbes.com/sites/tomiogeron/2013/01/23/airbnb-and-the-unstoppable-rise-of-the-share-economy/), n'est en réalité que le prolongement d'une logique, en marche depuis les 80's, celles des sociétés en réseaux, de l'externalisation des fonctions périphériques et de l'intégration des clients à la production de la valeur. Plus les choses changent, plus elles restent semblables. Ils n'ont nulles besoin de nous manager, il suffit pour cela d'indexer notre identité sur une côte de satisfaction, et nous voilà, dans la légion d'offre concurrente, forcé de nous démarquer par un zèle spontané.

Pire encore, bien conscient de remplir des vides juridiques, ces compagnies s'essuient les mains dans leurs étendards de messagers et laissent à nous, utilisateurs, le soin d'expérimenter les nuances des législations locales (http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2014/05/21/premiere-condamnation-pour-sous-location-illegale-via-airbnb_4423020_1656968.html).

Pour finir, fait complice de ces organisations, nous nous indignons de voir l’État réclamer sa part sur une activité, dont la rentabilité sera de tout évidence bien moindre une fois taxée. Parce que la nécessité ne peut pas toujours expliquer l'avidité que trahissent ces activités, peut être nous faut il questionner notre socialisation à l'économie?


samedi 13 décembre 2014

LA CGT UN SYNDICAT A LA DÉRIVE ?


http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/12/12/la-federation-des-services-publics-de-la-cgt-reclame-la-demission-de-lepaon_4539942_1698637.html

http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/11/25/le-bureau-de-thierry-lepaon-renove-aux-frais-de-la-cgt-selon-le-canard-enchaine_4529229_3234.html 


Suite aux révélations du journal français Le Canard Enchaîné, l’opinion publique en générale et en particulier les adhérents  de la CGT (Confédération Générale des Travailleurs) ont appris avec stupéfaction le montant des travaux de rénovation de l’appartement de fonction et du bureau de leur secrétaire général monsieur Thierry Lepaon, montant total de la facture environ 160000 euros. Pour une organisation qui se veut proche des travailleurs et qui a bâti sa notoriété sur la dénonciation des abus du patronat, la facture apparaît un peu trop salée, au point même que la fédération des services publics première fédération de cette confédération aurait appelée à la démission de monsieur Lepaon. Le trésorier ayant validé le déblocage de ces fonds de rénovation a été contraint à la démission. Ce scandale a sûrement contribué à faire perdre du terrain à cette confédération lors des dernières élections professionnelles.

Cette affaire vient une fois de plus poser le problème de la gestion des ces organisations qui ont vocation à contribuer à la construction d’une société plus juste d’un point de social. Et surtout la question de l’opacité qui entoure les finances de ce type d’organisations car ses dernières bénéficient en France de subventions d’État, des fonds de la formation professionnelle provenant du patronat, des financements provenant des Comités d’entreprises des grandes sociétés publiques, des mutuelles, des caisses de retraite. Et la traçabilité de tous ces fonds n’est pas toujours claire et sans vouloir jeter l'opprobre sur les dirigeants syndicaux, avec une manne financière aussi diffuse les détournements de fonds ou encore le développement de certaines pratiques douteuses y trouvent la un terreau favorable.

Au Canada par exemple les autorités politiques réfléchissent à la mise en place d’une loi afin d’avoir une vision assez claire sur la gestion financière des organisations syndicales. Cette loi est fortement dénoncée par les syndicats qui voient en elle une manœuvre politique donc le but serait d’affaiblir les organisations syndicales. On se rend donc compte que ces organisations qui appellent très souvent à la transparence des dirigeants d’entreprises, crient à une cabale gouvernementale lorsqu'il s'agit de leur appliquer des lois qui vont dans le sens de la transparence qu ils savent si bien réclamer quand ça les arrange.

Mais à la décharge de monsieur Lepaon, il est à la tête d’une organisation qui entretient une certaine omerta dans sa gestion, qui ne veut rien changer dans sa manière d’aborder les problématiques actuelles de la société, et surtout qui est resté dans une logique de lutte syndicale assez vieillotte. 

Donc il serait peut être temps que cette confédération pense à réactualiser son logiciel du lutte syndicale. Sinon quelle crédibilité pourrait-on accorder à une organisation qui donne non seulement l'impression d'être d’une autre époque et en plus qui traîne des affaires comme celle du financement de ces rénovations immobilières pour un montant jugé excessif?

vendredi 12 décembre 2014

LA FLEXI - SÉCURITÉ UN MAL NÉCESSAIRE


http://www.rfi.fr/europe/20141212-italie-40000-manifestants-rome-contre-jobs-act-matteo-renzi/


Le vendredi 12 décembre, à l’appel de la CGIL, principale confédération syndicale italienne et de l’UIL, syndicat de centre gauche prés de 40000 personnes sont descendues dans la rue à Rome et plusieurs milliers aussi dans les rues des grandes villes italiennes, afin de dénoncer le projet de loi sur la reforme du marché du travail initié par le gouvernement Renzi.

En fait la pierre angulaire de cette reforme est la “flexi securité” terme qui provoque apparemment des malaises chez bon nombre de syndicats en Europe. En fait les organisations syndicales sont contre cette reforme parce qu’elle faciliterait les licenciements et réduirait les droits et protections des salariés pendant les trois premières années. Mais ce que ces syndicats oublient de dire, c’est que cette reforme pourrait apporter un nouveau souffre à un marché du travail italien sclérosé, ce qui contribuerait à baisser le chômage et du même cours à booster une économie italienne qui ne cesse d’être rappelée à l’ordre par Bruxelles à cause de ses déficits budgétaires, qu’elle traîne depuis plusieurs années. Mais ces syndicats sont dans leur rôle et préfèrent propager le spectre du chaos.

Nous remarquons juste que,  les régions du monde où des mesures similaires sont appliquées depuis plusieurs années sont loin d’être au bord du précipice d’un point de vue économique, mais au contraire connaissent des taux de croissance raisonnable pour la période. C’est par exemple le cas du Quebec où cette flexi-sécurité dans le monde du travail est appliquée depuis plusieurs années.

Il serait peut être temps que les syndicats italiens se rendent à l’évidence et prennent conscience du pays dans lequel ils vivent, un pays en crise qui flirte avec la faillite et en proie à de multiples alternances politiques qui ne contribue pas à apaiser le climat général du pays. La coalition gauche- centre droite a à peine eu le temps de mettre en place les reformes pour lesquelles elle a été élue récemment qu’on constate le levé de boucliers des organisations syndicales.

Ces organisations qui dénoncent la loi sur travail sont les mêmes qui dénoncent “le projet de budget 2015, jugeant les mesures de relances de l économie très insuffisantes” à la lecture de cette article on ne peut s’empêcher de se poser des questions sur les réelles motivations des syndicats italiens. Mais que faire pour relancer l’économie dans le contexte actuel  sans libérer le travail ? Si ces organisations soutiennent que à travers cette réforme, le gouvernement Renzi en veut aux travailleurs, vers qui pourraient elles se tourner désormais politiquement pour porter les idées qu’elles défendent? Sûrement pas vers les partis libéraux. Il ne reste plus que les partis d’extrême gauche ou d’extrême droite et les italiens à travers leur histoire savent que ces partis non plus n’ont pas la solution.

Microsoft séduit par le Bitcoin.

Apparu pour la première fois en 2008, le Bitcoin, une nouvelle devise monétaire décentralisée et anonyme, est en moins de 4 ans, passée d’un simple concept connu de quelques fanatiques du web à une monnaie alternative approchant plus de 90 000 transactions quotidiennes. Accepté dans de plus en plus d’établissements et de commerces à travers le monde, le Bitcoin qui commence à peine à émerger comme phénomène d’actualité est soutenu par plusieurs communautés web représentant plus de 200 000 usagers. Loin d’être la seule crypto-monnaie présentement en usage, ce nouveau phénomène pose à la fois un défi intéressant pour les structures économiques contemporaines et est une critique réactionnaire de tout un système mis en place depuis la modernité.

Dans une publication récente­­­, Microsoft, l’entreprise multinationale américaine a annoncé qu’elle accepte dorénavant le bitcoin comme monnaie d’échange lors de l’achat de ses produits numériques. Pour l’instant uniquement cantonnée au marché américain, l’initiative de ce géant de l’informatique emboite le pas de plusieurs compagnies dont Sears, Amazon, Home dépôt et Subway, qui ont porté un intérêt et se sont lancés dans cette expérimentation disons-le, novatrice.
Le concept de cette monnaie alternative prend racine chez les théoriciens de l’école autrichienne d’économie qui critiquent le système monétaire actuel contrôlé par les banques centrales sous la tutelle de l’État. L’intervention étatique sur les marchés monétaires conduit à une expansion excessive du crédit qui provoque des périodes d’inflation massives. Selon les tenants du libertarianisme, le Bitcoin serait un bon point de départ pour mettre fin au monopole d’émission de monnaie des banques centrales et du réseau bancaire classique puisqu’il élimine la nécessité d’un tierce-partie (banques) dans les échanges. De plus, un nombre limité d’unités de bitcoin en fait une monnaie non inflationniste. Toutefois, cette monnaie alternative présente encore pour certains, bien des risques. Complètement décentralisée et quasi-anonyme (traçable), elle permet de créer des économies parallèles échappant aux taxes, réglementations et interdictions. D’ailleurs, le Bitcoin est le mode de paiement le plus utilisé sur le marché noir « Silk road».  N’en reste pas moins que plusieurs avantages sont dors et déjà visibles. Une bonne partie du monde vit dans des pays où l'hyperinflation est une menace constante à la stabilité politique et ou les services bancaires ne sont pas à la disposition de tout le monde. Selon des statistiques parues dans the global Financial inclusion database, 41% des individus adultes vivants dans les pays en voie de développement, n’auraient pas de comptes bancaires. Cette technologie est également intéressante lorsqu’il est question de transfert d’argent, quand  on voit par exemple, que des compagnies comme Western Union ou encore Paypal font payer des frais pour les transferts de longue distance, qui dépassent la capacité de payer de certains individus.
               Sans n’être utile qu’aux pays du Tiers monde, cette monnaie alternative peut-être bénéfique pour les nations du nord. Aux États-Unis, on observe notamment l’entrée, dans le monde de la pauvreté, d’individus issus de la classe moyenne dont les revenus subissent une baisse sensible qui les contraint à changer radicalement de style de vie.  La crise de 2008 et les périodes successives d’inflation diminuent inlassablement le pouvoir d’achat des individus, et comme conséquence, heurte les salaires, emplois et standards de vie. Pourquoi les artisans et travailleurs font t-il face à une stagnation des salaires et une perte de pouvoir face aux forces de travail des économies émergentes? Une partie de la réponse se trouve dans les contrecoups systématiques de la marche de la mondialisation. Un monde ouvert comme le nôtre, dominé par la l’injonction de mobilité du capitalisme, conduit à une concurrence parfaite sur les emplois à faible coût. Là où existe un salaire minimum pour les citoyens, des non-citoyens traversent les frontières pour travailler pour des montants modiques. Qui gagne dans ce scénario? Dans les situations de monopole, la dynamique est bien souvent habilement conçue par l'élite bancaire qui prend des ristournes, influence sur les politiques et réglementations et participe à la  création d'un cycle d'endettement et d'étouffement de  la croissance productive. Peut-être que s’impose un changement fondamental dans les concepts de la valeur et de l'argent, de son mode de création, de transfert, et de la façon dont il est gagné.


De nos jours, des milliers d’entreprises et commerces à travers le monde, comme Microsoft, se disent prêts à accepter la devise en échange de biens et services réels aussi facilement que s’ils recevaient un dollar américain ou canadien. Cet engouement a créé une situation dans laquelle la monnaie cryptographiée décentralisée arrive à reproduire assez fidèlement les caractéristiques de la monnaie physique, sans toutefois en reproduire les inconvénients.

http://techno.lapresse.ca/nouvelles/201412/11/01-4827407-microsoft-commence-a-accepter-le-bitcoin-aux-etats-unis.php

Lucas Cerri