Un article fort intéressant
traitant de l'évasion fiscale, paru dans La
Presse, m'a interpellé. Semblerait-il qu'il y a de plus en plus de
millionnaires au Québec, même si les données fiscales ne disent pas la même
chose. En effet, on s'aperçoit qu'il y a de plus en plus de voitures de
qualités sur la route et les gens possèdent beaucoup plus de biens matériels de
grande valeur. Les statistiques démontrent
qu'il y a entre 9,5 et 16 milliards de revenus qui échappent au regard de
l'État chaque année. L'évasion fiscale n'est plus un concept qui concerne
seulement les milliardaires de ce monde. De plus en plus de travailleurs
québécois, gagnant un revenu moyen, entrent dans la danse.
En ne cessant d'augmenter les
impôts, le gouvernement décourage le travail au Québec et contribue à
l'augmentation du travail au noir, à l'évasion fiscale. Il existe effectivement
beaucoup plus de désavantages que d'avantages à déclarer 100% de nos revenus au
Québec.
Théoriquement, plus une
personne travaille, plus elle gagne de l'argent. Cette affirmation n'est malheureusement
pas toujours vraie au Québec. En fait, les Québécois n'ont pas toujours avantage
à faire du temps supplémentaire au travail puisqu'un ''gros'' revenu est
beaucoup trop imposé. Ici, lorsque nous mentionnons ''gros'' revenu, nous
parlons plutôt de revenu moyennement élevé, qui entre dans une barquette des
revenus plus aisés. Par exemple, au niveau de l'imposition fédérale, la
barquette est : Plus de 87 123 $, sans dépasser 135 054 $, la personne est
imposé à 26 % sur son revenu. Au niveau du provincial: Plus de 82 190 $, sans
dépasser 100 000 $, la personne est imposé à 24% sur son revenu.
Cela a également un impact sur
la productivité, étant donné que des impôts très élevés risquent de faire
renoncer des travailleurs à accepter un poste plus élevé, qui demande plus de
travail, et dont la différence salariale est presque inexistante avec l'ancien
poste, moins demandant. Cela représente une sorte de stagnation au niveau du
développement professionnel. Bien évidemment, ce ralentissement professionnel
n'est pas idéal, autant pour l'économie que pour le bien-être des travailleurs.
La vice-présidente de la
Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), Martine Hébert,
déplore que «vouloir taxer davantage la création de richesse, on trouve que ce
n'est pas une approche qui est très entrepreneuriale. Ça décourage
l'investissement, la productivité, le travail. Déjà, le Québec est assez pauvre
en riches.» (Hébert, 2012, cité dans La presse)
Mais décourager le travail
n'est pas la seule conséquence d'un lourd fardeau fiscal. Cela décourage
également le fait d'épargner, ce qui engendre nécessairement une baisse du
nombre d'investissements. De toute évidence, ce processus a un impact majeur
sur l'économie. Augmenter de plus en plus les impôts pousse les travailleurs à
considérer un travail à l'étranger, du moins pour ceux qui ont la possibilité
de quitter le Québec. Plusieurs nouveaux diplômés décident de traverser les
lignes canadiennes pour aller s'installer chez nos voisins américains, chez qui
le taux d'imposition est
définitivement plus faible qu'au Québec. « Les États-Unis, en plus
d'avoir un taux d'imposition beaucoup plus faible que le Québec, sont une
économie plus grande et moins ouverte que celle du Québec. Les travailleurs
qualifiés sont mobiles d'un état à l'autre, mais ne sont pas aussi enclins à
quitter le pays » explique Bernard Fortin, professeur d'économie à l'université
Laval (Fortin, 2011, cité dans La Presse). En plus de perdre des professionnels
qui auraient pu travailler au Québec et contribuer à la création de richesse,
nous perdons également de l'argent, étant donné que les études accomplies par
les Québécois ont été financées par le gouvernement du Québec, et donc les
contribuables.
Il existe tout de même certains
avantages à avoir un taux d'imposition très élevé comme province. Le Québec est
beaucoup plus égalitaire que les États-Unis, ce qui est dû à ce fardeau fiscal
élevé. Les inégalités sociales aux États-Unis causent un énorme fléau de
pauvreté. Ils sont en fait le pays industrialisé où le niveau d'inégalité est
le plus élevé. Les États-Unis sont aujourd'hui lourdement endettés puisqu'ils
ont réduit leurs impôts et augmenté leur dépenses. Il est évident qu'après plusieurs
guerres (l'une en Irak et l'autre en Afghanistan), les coffres de l'État se
sont appauvris. Néanmoins, en ce qui me concerne, je crois que le taux
d'imposition au Québec est beaucoup trop élevé, pour ce que le gouvernement
fait de cet argent. Pensons à la piètre qualité de nos routes, l'inefficacité
de notre système de santé ainsi que l'argent dépensé pour le programme d'aide social,
nécessairement mal géré, étant donné qu'une grande partie des bénéficiaires ont
la capacité de travailler, et donc tire avantage de ce système déficient.
Stéphanie Babin-Paré