dimanche 22 décembre 2013

La réduction des emplois chez Poste Canada, un pas de plus vers la précarisation du travail


La fin de la livraison du courier porte-à-porte approche grandement chez Poste Canada. Effectivement, leur plan d’action prévoit que d’ici 5 ans, on assistera à l’abolition de ce service, celui-ci ayant déjà été réduit de façon significative. De plus, le prix des timbres augmentera et on prévoit  une réduction de milliers d’employés. Ces  changements de perspective permettront à  Poste Canada de maintenir leur rentabilité, en réduisant de 500 millions leurs coûts annuels. Selon Poste Canada « la mise en oeuvre du plan annoncé mercredi était inévatible puisque son modèle d’affaires actuel était insoutenable ». En effet, depuis quelques  années, le volume de lettres diminue annuellement de 5 a 7% privant ainsi la société de millions de revenus. Ce déclin du volume correspond à une baisse significative des besoins traditionnels en matière de communication. À l’ère actuelle, la technologie est devenue le moyen d’échange privilégié dans les sociétés occidentales.

Comme dans la majorité des secteurs tertiaires,  l’ère technologique transforme les besoins des consommateurs et obligent  ce secteur à transformer ses activités pour répondre aux nouveaux besoins.. Par conséquent, les emplois traditionnels ne répondent plus aux imperatifs du marché. Effectivement, les besoins d’aujourd’hui sont plus complexes et variés. Ils  engendrentt une flexibilisation du travail ainsi qu’une augmentation des emplois de type atypique.

En lien avec Poste Canada, le service de porte-à-porte qui ne sera plus offert par les facteurs sera entre autres remplacé par la distribution centralisée du courier dans des endroits commerciaux, comme les dépanneurs. En effet, le plan d’action prévoit installer des boîtes postales dans des commerces de style dépanneur, des nettoyeurs et des pharmacies. Ces derniers commerces pourraient se montrer intéressés,  dû à l’augmentation d’achalandage que cela pourrait engendrer dans leur entreprise.

Ainsi, d’une part, les tâches de travail du facteur seront transférees au consommateur, puisqu’il devra se déplacer pour aller chercher lui-même son courrier. Par contre,  certains groupes sociaux déjà fragilisés en paieront le prix : par exemple, les aînés et les handicapés ne pourront plus compter sur ce service qui leur est essentiel.

D’autre part, ce sont des employés à statut précaire (par exemple le commis dans un dépanneur) qui verront probablement leur volume de travail augmenter dû à ce nouvel achalandage. Sur le plan social, on assiste donc à l’extinction de nombreux emplois non-qualifiés (les postiers), qui étaient syndiqués, avec des conditions d’emplois avantageuses.et un salaire élevé. L’ abolition de ce type d’emploi n’est pas sans conséquences. Il vient renforcer le rôle des emplois précaires et atypiques, sans en changer leurs conditions de travail minimales  et majoritairement non-syndiqués.

Ce virage de Poste Canada met en evidence l’impuissance actuelle du syndicat tel qu’il est conçu actuellement, encrées dans son rôle plutôt traditionnel.. En effet, la syndicalisation demeure beaucoup plus présente dans les emplois typiques comme l’est celui du facteur.  L’exemple de  Poste Canada, nous démontre que le travail est de plus en plus éclaté et qu’il y a urgence pour  le syndicat d’actualiser sa mission par rapport à ces nouveaux enjeux sur le  marché du travail.

Marie Gareau
source de l'article : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201312/20/01-4722988-diminution-du-service-postal-et-hausse-des-tarifs-lensemble-de-la-population-est-perdant.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4722951_article_POS1

samedi 21 décembre 2013

L'esprit sacré de la croissance
Dans un article du journal français Le Monde, un vent d'optimisme se fait sentir alors que le journal vente les mérite de la surprenante croissance de l'économie étasunienne en titrant « Les bonnes surprises de la croissance américaines ». Qu'est-ce que l'article nous apprend donc? Tout d'abord que l'économie étasunienne a fait un bond avant de 4.1% au dernier trimestre. Ce sont de bonnes nouvelles pour les protagonistes du marché financier. Or, qu'est-ce qui explique cette progression inattendue? Le journal rapporte que c'est la consommation de services qui est à l'origine de cette croissance. Entre la consommation se rattachant à la restauration et le renouveau de l'industrie automobile, on observe aussi que la reprise est notamment redevable à la consommation de services de... santé. Oui les services de santé sont un vecteur de la croissance étasunienne. Comme quoi le capitalisme sauvage puise ses sources là où il peut. Le Monde n'élabore cependant pas sur ce qui a été consommé en santé, mais on peut bien conclure avec un brin d'humour teinté d'une triste réalité que plus les gens sont malades aux États-Unis, mieux c'est pour l'économie.
La création d'emploi ne semble pas résultée de cette reprise puisque les investissements ont surtout été effectués dans l'achat d'équipement. Donc rien de concret pour les travailleurs si ce n'est que de nouveaux équipements avec lesquels ils pourront travailler. L'optimisme vient du fait que les résultats dépassent les prévisions faites. Cela est caractéristique de l'économie financiarisée où la spéculation détermine trop souvent l'humeur de l'économie globale. C'est cette spéculation qu'il faudrait peut-être combattre puisqu'elle est souvent à l'origine de perte d'emplois et de crises. Parce que c'est la réalité de l'économie à l'ère du néolibéralisme. Elle est assujettie à la spéculation financière. Les coupures budgétaires sont essentiellement basées sur la projection. Il n'y a qu'à prendre en exemple Postes Canada qui projette des pertes records en 2019 pour justifier les coupures actuelles. Il demeure préoccupant que l'économie abstraite domine l'économie réelle. Ce changement ne date pas d'hier[1], mais ses effets sont extrêmement pervers et l'emploi demeure sous sa domination. C'est tout de même ça la réalité du travail contemporain. Il demeure fortement sous l'influence d'éléments qui se retrouvent à l'extérieur de la productivité et de ce qui le caractérise.     
Il aurait été intéressant d'observer si cette consommation est due à un accès accru des ménages au crédit, ou peut-être à une hausse des salaires, etc. Beaucoup de questions qui prennent la poussière et auxquels il est difficile de répondre puisque le système est fait ainsi. Cela nous ramène à se questionner sur la crédibilité et la nécessité de la croissance comme l'a fait Serge Latouche[2] de manière admirable. En effet, cet exemple tend à démontrer que la croissance ne crée pas nécessairement de l'emploi et qu'elle est de plus en plus l'effet de facteurs qui échappent aux économistes. Cette tendance financiarisée de l'économie s'est accentuée avec l'entrée dans la phase néolibérale du capitalisme, il n'est donc pas étonnant qu'on en soit à ce point de non-retour aujourd'hui. Chaque système a ses limites et peut-être que le fantasme marxiste n'est pas si loin, mais comme un cancer qui persiste le capitalisme, encore plus dans sa phase néolibérale, fait des victimes et les travailleurs en sont souvent les premiers infectés. En attendant un tel dénouent qui ne viendra peut-être jamais, le triste sort des travailleurs reste aux mains de l'économie de marché qui perd ses repères de plus en plus et les exemples pleuvent de son inefficacité, Postes Canada est le dernier exemple en liste et la liste s'allonge. N'ayez crainte Le Monde rappel que la croissance se poursuivra l'année prochaine, mais de manière très limitée et que « les salaires et la consommation restent anémiés »...     

                                                                                                                                            Adis Simidzija 
 


[1] Louis Gill, 2004, « Le néolibéralisme », Montréal: Chaire d'études socio-économiques de l'UQÀM, 2e édition, 84 pp.  
[2] Serge Latouche. 2007. « Décroissance, plein-emploi et sortie de la société travailliste », Entropia, revue d’étude théorique et politique de la décroissance, n° 2, 2007, p. 11-23

lundi 16 décembre 2013

Enjeu de Kronos

Comme nous l'avons vu de plus en plus les employeurs décident de tirer avantage lors de l'échéance de leur convention collective afin de dégrader les conditions de travail des salariés. Les employés de la compagnie spécialiser en dioxyde de titane devient en colère le 13 juin 2013 sachant que la convention collective va venir à échéance. Par contre, les syndicats sont là pour remédier à ce problème en imposant des ententes et si cela ne fonctionne pas en imposant des grèves et lock-out. Le cas de Kronos une entreprise de dioxyde de titane présente bien ce problème, car l'employeur voulait modifier les conditions de travail de 320 syndiqués. Cet enjeu a duré plus de 6 mois pour enfin arriver à une entente. Suite à un lock-out illégal, de nombreuses négociations et des lignes de piquetage les employeurs finissent par ravoir leur condition de travail passé et mieux encore. La CSN (la confédération des syndicats nationaux) a qualifié la fermeture de la compagnie de sauvage et le lock-out d'illégale. Comme nous l'avons vu, le lock-out consiste en la fermeture temporaire d'une entreprise à l'initiative de l'employeur afin de faire pression sur la partie du salariat en grève. Plusieurs membres de la CSN, du ministère du Travail et de la sécurité publique ont dû s'impliquer dans cet enjeu afin que la justice soit imposée. Les 320 syndiques avaient rejeté à 93% de la proposition finale et globale de l'employeur. Le 20 novembre 2013, les employés acceptent finalement l'entente à 70%. Le conflit a perduré pendant plusieurs mois et a causé des blessures ainsi que plusieurs arrêts de travail.

" Suite à toutes les négociations, les employées peuvent finalement conserver leurs acquis sur le plan des horaires de travail et du temps travaillé en heures supplémentaires. En outre, ils obtiennent la mise en place d'un programme de formation pour permettre aux salariés-es qui le désirent d'occuper d'autres postes ou fonctions dans l'usine. Enfin, la liberté d'action syndicale, une pierre d'achoppement dans les relations de travail, sera respectée totalement pour donner aux représentants syndicaux toute la latitude nécessaire pour assurer la défense et la promotion des droits des salariés-es.''
" Le nouveau contrat de travail, en vigueur jusqu'au 15 juin 2018, permettra de résoudre plusieurs litiges survenus au fil des derniers mois. Au chapitre de la sous-traitance, les syndiqués es obtiennent la pleine garantie d'emploi. Ainsi, le recours à des sous-traitants dans certains départements ne pourra avoir pour effet d'entraîner des mises à pied. Quant à la portée de l'unité d'accréditation, aussi un enjeu, elle est maintenue intégralement, renforçant d'autant la capacité du syndicat à protéger les emplois. ''http://www.newswire.ca/en/story/1265363/kronos-canada-de-varennes-les-320-travailleuses-et-travailleurs-acceptent-l-entente-de-principe
Les employés obtiennent enfin une pleine garantie de l'emploi et retournent au travail à de meilleures conditions de travail.

Je trouve sa vraiment inacceptable que les employeurs tirent avantage de la fin de la convention collective afin de changer les conditions de travail soit en les dégradant. Il est compréhensible que les compagnies veuillent rationaliser leurs dépenses et accroitre leur productivité. Le fait de le faire suite à l'échéance de la convention collective est un coup ba.
Amanda Kawak

Génération Y : Ouverture accrue et prochaine des portes du marché du travail

Dans un contexte socio-économique caractérisé par une forte mainmise de l'emploi par les baby-boomers (représentant près de 2,4 millions de Québécois), la génération Y sera soulagée d'apprendre qu'elle aura la possibilité d'accéder à davantage d'emplois, et ce dans quelques années. En effet, d'ici 2016, près de 700 000 emplois seront disponibles et d'ici 2030, la majorité des baby-boomers auront pris leur retraite. Face à la libération de près de 30% des postes au Québec, « Emploi-Québec prévoit une baisse importante du taux de chômage: actuellement à 7 %, il passera à 6,1 % en 2016, puis à 5,3 % en 2021. [...] il s’approchera de ce que les économistes appellent le "taux de chômage de plein emploi" ».
            De ce fait, face à l'essor d'une demande grandissante de main d'œuvre, l'on se questionne sur les conditions de travail de la relève. Souvent sous-représentés dans la fonction publique principalement de par la non-reconnaissance de leurs diplômes, les nouveaux arrivants feront, selon Emploi-Québec, partis des gagnants de cette situation. En effet, ces derniers « occuperont 16 % des 700 000 postes à pourvoir d’ici 2016, (...). Dans les cégeps, ces derniers s’inscrivent par milliers dans les formations professionnelles », selon Jean Beauchesne, président de la Fédération des cégeps du Québec. Également, ce sont les générations ultérieures à celle du baby-boom qui composeront la relève des travailleurs.

            Néanmoins, l'insertion de ces dernières sur le marché du travail engendre, chez certains, plusieurs inquiétudes et appréhensions. L'expérience et l'efficacité des jeunes travailleurs seraient au cœur des débats. Pauline Brassard, présidente de PB Conseils en ressources humaines, affirme que: « Le problème ne sera pas la quantité de travailleurs, mais la qualité de la main-d’œuvre. Il est toujours difficile de remplacer un travailleur expérimenté par un jeune sans expérience ». Rejoignant les préjugés discriminatoires entourant l'efficience des jeunes travailleurs, la circulation sociale de ces proclamations contribue au maintien et à l'oppression des jeunes dans une position sociale au bas de l'échelle[1]. Selon Brassard, les entreprises se doivent d'agir afin de limiter « un effet sur la marge bénéficiaire des entreprises » dû à un manque de main d'œuvre expérimentée. Elle leur propose de maintenir en poste les travailleurs plus âgés afin que ces derniers puissent aider à recruter et conseiller la relève. Par ailleurs, cette démarche semble bien fondée lorsque l'on considère le contexte économique global et l'avenir social des nouveaux travailleurs.
            Plus précisément, cette ouverture du marché du travail comporte, certes, des répercussions positives telles la possibilité des jeunes travailleurs de surpasser les structures coercitives et ainsi d'accéder beaucoup plus facilement et rapidement à des postes davantage élevés. Néanmoins, cet article semble faire abstraction des retentissements négatifs majeurs que cette ouverture « florissante » du marché provoquera à long terme.
            Dans le but de remplacer les travailleurs de la génération du baby-boom, la nouvelle main d'œuvre sera contrainte d'acquérir une expérience de travail beaucoup plus valable, et ce de manière beaucoup plus rapide que leurs prédécesseurs. Dans un contexte où le marché du travail est en constante évolution de par l'essor des nouvelles connaissances et technologies, des niveaux d'éducation plus élevés sont de plus en plus requis comparativement à autrefois. Afin de subvenir aux besoins de cette génération très nombreuse et bientôt retraitée en majorité, les jeunes générations devront subvenir aux besoins de cette dernière. Face à cette réalité problématique "inattendue", de nouvelles gestions et réformes furent appliquées au sein de la société. Ces nouvelles organisations du travail comportent l'élévation de l'âge de retraite jusqu'à 67 ans ainsi que l'augmentation et l'allongement de la durée de cotisations. Ces dernières servant de moyens de financement pour la classe retraitée et vieillissante.

            Ce sont donc la génération Y et les générations ultérieures qui doivent assumer le déficit d'un système qui aurait tendance à contribuer l'écart générationnel en privilégiant les baby-boomers[2]. Ces nouvelles réformes renvoient à l'augmentation de la précarisation du travail, puisque les nouveaux travailleurs auront possiblement accès à de moins bonnes conditions et mesures de protection de travail. Également, l'accès à un système d'assurance-maladie n'est possiblement plus assuré, puisque ce dernier pourrait ne plus parvenir à répondre aux besoins de tous (entre autres de par le fait qu'une population vieillissante coûte considérablement chère)[3]. Sur ce, quelle belle perspective d'avenir!


Source de l'article:
Barlow, Julie. L’actualité. Disponible en ligne: « http://www.lactualite.com/lactualite-affaires/emploi-au-quebec-changement-de-generation/ », consulté le 14 décembre 2013

Laurence Nadeau-Sicard


[1] Hamel, Jacques. 2003. « Pour une vue longitudinale sur les jeunes et le travail », Cahiers internationaux de sociologie, vol. 2, no 115.

[2] Smati, Rafik. Le nouvel observateur. Disponible en ligne: "http://leplus.nouvelobs.com/contribution/926973-reforme-des-retraites-les-baby-boomers-restent-ultra-privilegies-c-est-injuste.html", consulté le 14 décembre 2013
[3] http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-suffit-quelques-graphiques-pour-se-convaincre-que-assurance-maladie-ne-survivra-pas-en-etat-acrithene-773180.html

dimanche 15 décembre 2013

Postes Canada en route vers la privatisation ?

La société fédérale de Postes Canada met en œuvre un plan d’actions majeur dans le but de maintenir son efficience puisque celle-ci prévoit, dans les prochaines cinq années, une diminution importante de ses bénéfices entrainant d’importantes difficultés financières.

Ce plan d’action consiste, d’une part, à éliminer progressivement la livraison du courrier à domicile forçant, de cette manière, les citoyens à se déplacer vers des boites postales communautaires. Cette situation affectera toutes les personnes âgées et/ou handicapées comme le souligne le président du syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) Denis Lemelin. Cette mesure peut forcer les gens à délaisser Postes Canada pour faire appel aux services privés (Fedex).

Ensuite, il y aura une importante hausse des prix des timbres passant de 0,63 $ à 0,85 $ pour les rouleaux ou pour les carnets de timbres, tandis que si le client achète à l’unité, celui-ci devra débourser 1,00 $ par timbres. De plus, l’envoie de courrier à l’extérieur du pays, sans oublier les courriers pesant plus de 30 grammes, verront leur tarif augmenté conformément à la nouvelle tarification établie.

Enfin, la société fédérale suppose qu’un grand nombre d’employés (15 000) prendront leur retraite ou quitteront l’entreprise. Il est important de mettre l’emphase sur le terme « supposer » puisqu’il n’y a aucune certitude que les employés se trouvent un autre emploi ou que ceux-ci veuillent changer de métier. En ce sens, ces travailleurs seront mis à la porte et entreront au chômage ou seront sur le social. Donc, leur tentative d’augmenter leurs bénéfices engendrera une perte à l’état sans compter de la détérioration du niveau de vie des personnes concernées.  

Par ailleurs, la société de la Couronne stipule que durant la moitié de l’année 2014 sera établie la première phase du plan d’action. La décision de Postes Canada, afin de rester rentable, est appuyée par l’état tel qu’expliqué par Keynes en ce qui a trait à son idéologie que l’état doit intervenir pour gérer l’économie du pays en faisant de l’emploi une variable indépendante qui pourra être manipulée politiquement (Noiseux, 2013, cours 4).

La ministre, Lisa Raitt, responsable de Postes Canada a donné son accord pour cette initiative, car selon elle « dans le monde numérique d’aujourd’hui, les Canadiens envoient beaucoup moins de courrier qu’auparavant » (Arsenault & Olivier, 2013) faisant ainsi réagir le syndicat et les partis d’opposition. Ces derniers, quant à eux, craignent la privatisation des services publics.

La STTP propose à la société des solutions de rechange afin d’améliorer la situation financière telle que l’implantation de services bancaires dans les bureaux de poste (Arsenault et al., 2013). Tel que mentionné par Pierre Bourdieu, l’état devrait normalement accepter un terrain d’entente avec le syndicat afin que les deux partis collaborent en faveur de l’intérêt public (Pierre Bourdieu, 1998, p. 15).

L’adoption de ce plan d’action engendrera donc l’extension de la misère et l’accroissement des différences de revenu (Pierre Bourdieu, 1998). C’est pourquoi le président du syndicat invite les citoyens à se mobiliser afin d’empêcher la privatisation d’un service public aussi important. Dans cet ordre d’idées, Bourdieu explique qu’en privatisant un service public, ceci engendrera une baisse des dépenses publiques et sociales (Bourdieu, 1998, p.13).



Par Simona Erika Gavrila




Sources :
Bourdieu Pierre, Mars 1998. « L’essence du néolibéralisme », Le Monde diplomatique, Paris. (en ligne).

« LA GANGRENE DE L EMPLOI PRECAIRE EN EUROPE »



Partout en Europe la qualité de l’emploie se dégrade. Depuis 10 ans, on a pu observer une chute de 7,7% (selon une étude menée par l’institut Allemande IAB) (1) des embauches avec un contrat a duré indéterminé (CDI). Cependant le contexte de crise actuelle donne une excuse aux gouvernants qui sont sous pression, en effet ils sont plus préoccupés a faire augmenter le taux d emploi que de s occuper de la qualité des conditions de travail des employés.  D après l IAB, le nombre de personnes trouvant un CDI après une période de chômage a baissé de 14% en Italie en dix ans, en Hongrie de 15% et en République Tchèque de 27%.
Depuis les années 2000 on peut voir une augmentation des nouveaux contrats : « les contrats de projet, les contrats intermittents et les prestations de service font désormais leur apparition » (2). Ce dernier n accorde pas de protection sociale a ses employés. 
Aujourd’hui on peut voir près d un jeune italien sur deux avec un emploi précaire. En 2003, Gerhard Schröder a introduit le terme de « mini-jobs », ce sont des travails ou le salaire est de 400 euros, ou les employés ne paient pas d impôts, travaillent environ 15 heures par semaines et ne bénéficient pas de charges sociales. On peut voir ce genre d emploi dans les abattoirs notamment.  Aujourd’hui 7,3 millions (3) de personnes en Europe pratiquent un « mini-jobs », et plus d un tiers est obligé de pratiquer un second emploi pour pouvoir acquérir le minimum vital et faire vivre une famille. L’Angleterre a crée les « contrats zéro », ce contrat ne garantit aucune horaire, donc l employeur décide généralement le jour même si le salarié doit venir ou non travailler, et il ne garanti pas non plus de salaire minimum.
Pour conclure, les emplois dit atypiques augmentent énormément en Europe, surtout notamment dans les pays ou la courbe du chômage monte en flèche dut a la crise économique comme le Portugal et l Espagne par exemple :les gouvernements décident donc d’augmenter la flexibilité du marché de l emploi ce qui permet la création de nouveaux différents types de contrats et l’essor du travail précaire .



Camille QUITZKE

samedi 14 décembre 2013

Un chercheur dresse un portrait inquiétant du métier d'enseignant


Récemment, Maurice Tardif, un chercheur au Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante, s’est intéressé au portrait de la profession d’enseignant. Il est plutôt pessimiste et il « dresse un portrait peu réjouissant de l’évolution du métier et de son avenir[1] ».

Les enseignants auraient des conditions de travail qui se dégraderaient. Pour M. Tardif, l’école publique échoue sa mission, puisque le taux de diplomation est très faible. Une des conséquences de cette situation est que « les conditions de détérioration d’apprentissage dans l’école publique se reflètent dans les conditions de travail des enseignants dans l’école publique[2] ». En effet, près d’un enseignant sur deux est touché par la précarité. Ainsi, près de la moitié du personnel dans les commissions scolaires n’a pas d’emploi permanent[3]. Cela peut paraître surprenant, mais même dans le passé, le métier d’enseignant ne procurait pas beaucoup plus de stabilité. Cependant, les salaires ont été à la hausse et on a noté également l’augmentation des postes permanents entre les années 60 et 80. Mais après ces années plus « glorieuses », il y a eu une baisse de la stabilité. Un des problèmes liés à cette précarité est le manque de stabilité économique. Ainsi, se projeter dans le temps n’est pas possible. [4] De plus, les professeurs sont souvent sur appel et font des remplacements. De plus en plus on fait face à une situation de travail atypique dans la profession de l’enseignement. Il arrive même parfois qu’ils ne sachent pas à quoi ressembleront leurs classes avant d’arriver à l’école le premier jour[5].

Les enseignants spécialistes (arts plastiques, musique, éducation physique) se sentent peu valorisés, car on considère souvent leurs matières comme de moindre importance. Leur situation est également précaire : le statut de permanent est long à acquérir. En effet, « la situation précaire des enseignants spécialistes et l’incertitude qui l’accompagne durent plusieurs années.  Devant toutes ces difficultés, plusieurs se découragent et quittent la profession[6] ».

Les conditions des professeurs doivent être améliorées. Selon Maurice Tardif, il faudrait que la profession soit davantage valorisée dans l’opinion publique : « les gens s’intéressent maintenant plus à leur vieillesse qu’à l’éducation des enfants[7]. » Pour lui, la création d’un ordre professionnel serait une bonne idée. Il estime aussi que leur salaire doit être augmenté et qu’il soit ajusté en fonction de leurs qualifications quant on sait que le niveau minimum est un baccalauréat.

Les tâches des enseignants et la clientèle se complexifient. Cela fait en sorte que les enseignants « en arrachent[8] ». Les classes sont plus hétérogènes : les professeurs doivent s’adapter à des enfants ayant des problèmes d’apprentissage et à des élèves venant de partout dans le monde. En plus, des tâches nouvelles leur sont demandées : socialiser et qualifier. Cela fait en sorte que « les attentes sont beaucoup plus lourdes[9] ». D’ailleurs, dans les cinq premières années, environ 20 % des nouveaux enseignants abandonnent la profession[10]. Les enseignants vivent donc de la détresse et du stress. En effet, le non-respect, la violence des élèves, la complexité des tâches, la précarité et la confusion des rôles sont des sources de stress auxquelles font face les enseignants au quotidien. De plus, les enseignants sont tenus responsables de la réussite de leurs élèves.[11]

Donc, comme nous l’avons vu dans le texte de D’Argenson « Souffrance au travail : ce qui a changé », le stress envahit tous les cadres de métiers. La profession d’enseignant n’y échappe pas. Finalement, la question de l’identité du métier est présente ici. La situation des professeurs reflète donc la souffrance au travail d’aujourd’hui[12].





[1] Annie Mathieu, « Un chercheur dresse un portrait inquiétant du métier d’enseignant », La Presse (Montréal), 2 décembre 2013. En ligne. <http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/education/201312/01/01-4716529-un-chercheur-dresse-un-portrait-inquietant-du-metier-denseignant.php>. Consulté le 12 décembre 2013.
[2] Ibid
[3] Daphnée Dion-Viens, « La détresse des enseignants est bien réelle, dit une sociologue », La Presse (Montréal), 7 avril 2011. En ligne. <http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/education/201104/06/01-4387237-la-detresse-des-enseignants-est-bien-reelle-dit-une-sociologue.php>. Consulté le 12 décembre 2013.
[4] Yanick Noiseux, « Cours 7 : Transformations des marchés du travail et précarisation ». Notes de cours. Diapositive 21, Automne 2013.
[5] Yvan Lamontagne et Catherine Varga, Reportage « La précarité des enseignants », Ici Radio Canada, 19 avril 2010. En ligne. <http://www.radio-canada.ca/emissions/telejournal/2009-2010/Reportage.asp?idDoc=109110>. Consulté le 14 décembre 2013.
[6] Pascale Breton, « Les enseignants spécialistes se sentent dévalorisés », La Presse (Montréal), 9 juin 2011. En ligne. <http://www.lapresse.ca/actualites/education/201106/08/01-4407424-les-enseignants-specialistes-se-sentent-devalorises.php>. Consulté le 13 décembre 2013.
[7] Annie Mathieu
[8] Ibid
[9] Ibid
[10] Daphnée Dion-Viens
[11] Ibid
[12] Yanick Noiseux, « Cours 9 : Travailler à l’ère de la flexibilité », Notes de cours. Diapositive 18, Automne 2013.